Il y a beaucoup de choses que nous ignorons encore sur le cerveau. Récemment, des neuroscientifiques ont découvert ce qu’ils appellent des cellules cérébrales « zombies », qui ne s’activent qu’après la mort.

Il s’agit de cellules gliales, qui sont censées faire le ménage après un accident vasculaire cérébral ou un autre traumatisme.

Certains neuroscientifiques comme Robert White, considère le cerveau comme quelque chose de presque aussi insaisissable que l’univers. Le scientifique se décrit comme un « astronaute » du cerveau.

Le cerveau est en activité constante, et réalise parfois des choses plutôt étonnantes. Voici les cinq choses les plus surprenantes concernant le cerveau.

1. Vous pouvez survivre avec seulement la moitié de celui-ci.

Le cerveau nous présente un curieux paradoxe. Il est responsable de tout ce que nous pensons, de tout ce que nous faisons et d’une grande partie de ce que nous sommes.

Il est nécessaire à toutes nos fonctions ; nous pourrions même dire que c’est ce qui fait de nous ce que nous sommes. Pourtant, il semble que nous puissions nous en sortir avec un demi-cerveau, voir moins. Comment expliquer ce mystère ?

La première hémisphérectomie humaine a été réalisée en 1923 à l’hôpital Johns Hopkins, lorsque le chirurgien Walter Edward Dandy a entrepris d’enlever une tumeur et, en éliminant le cancer, a enlevé la moitié du cerveau de son patient.

Le patient s’est rétabli et, à la grande joie de son médecin, à part la perte de l’usage complet de la main opposée à l’hémisphère retiré, la vie a continué comme avant.

Encouragé par ce succès choquant, Dandy a tenté cinq autres hémisphérectomies sur des patients atteints de cancer du cerveau. Très vite, le neurochirurgien canadien K.G. McKenzie a découvert que l’hémisphérectomie pouvait également guérir l’épilepsie.

Cette découverte a suffi à faire de cette intervention autrefois rare un traitement courant… mais personne ne semblait savoir pourquoi l’opération fonctionnait ni comment la vie pouvait continuer aussi normalement après.

Il s’avère que le cerveau est très plastique ; à l’exception d’une faiblesse musculaire (et, très rarement, du syndrome de la main étrangère, où la main du patient semble avoir sa propre volonté), la vie continue comme avant. La moitié restante est suffisante !

2. Votre cerveau peut vous paralyser physiquement.

Dans un livre récent de Suzanne O’Sullivan, Sleeping Beauties, la neurologue irlandaise enquête sur les troubles psychosomatiques et  décrit un certain nombre de maladies étranges.

Dans l’une d’elles, une patiente nommée Tara avait perdu l’usage de ses jambes et d’un bras après avoir été victime d’une hernie discale.

Il n’y avait qu’un seul problème : d’après tous les scanners médicaux, ses nerfs n’étaient absolument pas endommagés.

Tara a expliqué qu’elle pouvait « sentir le disque bouger » lorsqu’elle essayait d’utiliser ses membres, mais les médecins lui ont dit que c’était psychosomatique.

Mais qu’est-ce que cela signifie ? Nous avons tendance à penser qu’il s’agit d’une affection psychologique.

En fait, le cerveau – en tant qu’arbitre de tout ce qui se passe dans le corps – détermine comment vous bougez, quand vous bougez et si vous bougez.

À cause de la douleur, le cerveau de Tara ne lui permettait plus de bouger certaines parties du corps, ce qui les faisait paraître paralysées.

Si cela semble impossible, considérez le cas du syndrome de résignation, qui fait qu’une personne s’endort et ne se réveille plus (parfois pendant des années !) tout en présentant un scanner cérébral normal.

Tara a réappris à marcher, mais cela a pris du temps. Il s’avère que d’une part, on peut apprendre au cerveau à marcher; mais qu’il peut aussi vous forcer à désapprendre ces mêmes compétences !

3. Les victimes d’un accident vasculaire cérébral sont capables de générer de nouveaux neurones pour inverser la paralysie.

Dans un article historique du Lancet publié au début de l’année, des survivants d’un AVC ayant reçu une stimulation du nerf vague ont « réappris » à bouger leurs bras. Comment une telle chose a-t-elle été possible ?

Les personnes qui ont reçu la stimulation nerveuse ont reçu un fil inséré dans leur cou qui s’est enroulé autour du nerf vague.

Charles Liu, neurochirurgien responsable de l’étude et directeur du centre de neurorestauration de l’USC, explique que la stimulation du nerf a permis au cerveau de produire ou de libérer de nouveaux neuromodulateurs et, comme les patients « apprenaient » (ou réapprenaient) un mouvement en même temps, cela a renforcé les circuits moteurs dans le cerveau.

Les patients ont pu utiliser des bras et des mains qui étaient paralysés depuis des années, sans autre stimulation que celle de leur propre cerveau.

La recherche sur les accidents vasculaires cérébraux est en pleine effervescence et de nouvelles études pourraient aider les épileptiques.

4. L’effet placebo fonctionne parce que votre cerveau le veut.

Dans les essais pharmaceutiques, on donne souvent un médicament à un groupe de personnes et un « placebo » à un autre – une « intervention physique fictive ».

Comme il s’agit d’un faux médicament, il ne devrait pas avoir d’effet. Sauf que parfois, il fonctionne aussi bien que le médicament.

La science médicale ne sait toujours pas exactement ni comment ni pourquoi, mais c’est une interaction entre le corps et  l’esprit.

Une relation neuro-biologique a pris forme, et l’esprit affecte le corps physique. En fait, certaines recherches suggèrent que le faux médicament active les mêmes voies biochimiques du cerveau que celles activées par les médicaments – parce que le cerveau pense qu’il va le faire.

Selon l’étude publiée, les êtres humains sont dotés de « systèmes endogènes » qui peuvent être « activés par des attentes positives induites verbalement ».

C’est plus que de la pensée positive – cela implique un rituel de comportement de traitement. Mais les résultats ont été suffisants pour que la science s’en aperçoive – et pour qu’elle veille à ce que les effets placebo positifs ne faussent pas les essais de médicaments !

5. Le cerveau peut survivre au corps.

Dans les années 1960, Robert White a réalisé une expérience controversée concernant l’isolement du cerveau.

Cela signifie qu’il a prélevé le cerveau vivant d’un singe, qu’il a maintenu en vie en lui injectant du sang et des fluides, puis qu’il l’a relié à un EEG. Il s’avère qu’en l’absence de corps, le cerveau pensait.

Les images conservées de l’opération révèlent un spectacle étrange.

La masse gélatineuse du cerveau n’a pas de forme définie ; un cerveau sur une table de dissection s’aplatit rapidement.

Mais suspendu à l’appareil de White, baignant dans un sang vivifiant et refroidi pour éviter tout dommage, le cerveau du singe apparaissait dans une perfection digne d’un manuel scolaire.

Les circonvolutions offraient une belle topographie, les vaisseaux et les veines ressortaient clairement – toujours en train de pomper, toujours remplis de fluides vitaux.

La matière n’était pas du tout grise, mais rouge et rose. En outre, le cerveau émettait des signaux électriques, comme le ferait un cerveau vivant dans un corps vivant. Les signaux sautaient à intervalles réguliers, apparaissant sous forme de pics et de vallées sur l’impression de l’EEG.

En mesurant les fluides, White pouvait dire que le cerveau consommait également de l’énergie, se « nourrissant » de glucose. Des réactions biochimiques étaient en cours pour maintenir les cellules du cerveau vivantes.

Mais ces expériences ont été rapportées et critiquées dans les médias et ont été considérées comme barbares par les militants.

Finalement, il semblerait que les profonds mystères du cerveau ne soient pas résolus de sitôt.