03/02/2020
Accueil 9 Conscience et Métaphysique 9 Le panpsychisme, la théorie de l’univers conscient.

Le panpsychisme, la théorie de l’univers conscient.

Le panpsychisme, serait-il la réponse au problème de la conscience? Pourtant, la pensée dominante en ce début du XXIe siècle affirme que la conscience n’est présente qu’au niveau biologique. Plus précisément, la conscience émergerait uniquement chez les espèces munies d’un cerveau et d’un système nerveux.

Seulement face au problème difficile de la conscience, certains chercheurs préfèrent orienter leurs recherches vers d’autres hypothèses.

Le panpsychisme fait partie de ces théories qui tentent d’expliquer la conscience. Elle part du principe que la conscience est une caractéristique fondamentale de la matière et omniprésente de l’univers. Plus simplement pour les panpsychistes l’esprit est partout (c’est la définition même du mot panpsychisme).

Le panpsychisme face aux scientifiques.

Cette idée est loin d’être nouvelle, les premiers à défendre l’idée du panpsychisme, remontent peu de temps avant Socrate, vers le VIe siècle avant J-C.

Mais l’idée du panpsychisme devient populaire au XVIIIe siècle, les partisans du matérialisme des lumières ont élaboré une théorie selon laquelle, la matière ressentirait des émotions indépendamment des organismes. Cette vision des choses donnera naissance au vitalisme. Pour approfondir le sujet, il existe un ouvrage intitulé « l’homme machine » en 1748 de Julien de La Mettrie.

Mais c’est au XIXe siècle que le panpsychisme atteint une certaine domination, particulièrement en Allemagne. Eduard Von Hartmann, un philosophe allemand, affirme qu’en plus du côté psychique conscient, existerait un « inconscient  » intelligent et doué de volonté.

Ernst Haeckel, un fervent défenseur de la théorie de Darwin écrira

« Je considère toute la matière comme animée, c’est-à-dire dotée de sensations (plaisir et douleur) et de mouvements ».

Pour lui, toutes les créatures vivantes telles que les microbes, ont des actions physiques conscientes. Mais pour Ernst la matière inorganique aurait également un aspect mental et cite:

« Les qualités psychiques élémentaires de la sensation et de la volonté que l’on peut attribuer aux atomes sont inconscientes ».

Tout possède la vie y compris la matière brute, mais à des degrés différents (les merveilles de la vie 1904)

La science rejette l’idée d’un univers conscient.

Au XXe siècle, le panpsychisme est presque unanimement rejeté, celui-ci étant considéré comme une idée absurde. En effet, le scientisme prédominant du XXe siècle, part du principe que la tentative de montrer que toute question à laquelle il n’est pas possible de répondre par la recherche scientifique, est insignifiante.

Cependant, ce projet a échoué et la science ne parvient toujours pas à résoudre le problème de la conscience. De ce fait, la métaphysique fait son grand retour dans la philosophie.

Parallèlement, il y a un mécontentement croissant à l’égard des approches physicalistes de la conscience et le sentiment qu’une approche radicalement nouvelle s’impose. De ce fait, le panpsychisme redevient de plus en plus considéré comme une option sérieuse, pour tenter d’expliquer la conscience.

Quel est la place du panpsychisme de nos jours ?

Aujourd’hui, le panpsychisme peut paraître encore caricaturé, par l’idée que toutes les entités physiques fondamentales ont des pensées. Que les électrons subissent des peurs ou des angoisses existentielles.

Seulement, le panpsychisme tel qu’il est défendu, est l’idée que la conscience est fondamentale et omniprésente. Mais cela n’implique pas nécessairement quelque chose d’aussi complexe et sophistiqué que les pensées.

Bien entendu chez l’homme la conscience est sophistiquée, impliquant des pensées et expériences sensorielles complexes. Mais il n’y a aucune incohérence avec l’idée que la conscience puisse exister sous des formes plus simples, voir extrêmement basique.

Prenons l’exemple des expériences conscientes d’un chien, celles-ci seront moins complexes que celle de l’être humain. Mais que les expériences conscientes d’un rat, sont beaucoup moins complexes que celles d’un chien. Avec cette vision du panpsychisme, au fur et à mesure que les organismes deviennent plus simples, la lumière de la conscience s’éteint petit à petit.

Seulement, il est également possible, que cette lumière ne s’éteigne jamais complètement. La conscience s’estompe au fur et à mesure que la complexité organique diminue, laissant ainsi une très faible lueur de conscience chez les insectes, plantes ou encore bactéries.

Rappelons que dans notre organisme certaines cellules sont capables de prendre des décisions, ainsi un globule blanc sait faire la différence entre un pollen inoffensifs et des bactéries ennemies et agir en conséquence. Mettant en avant une forme d’intelligence cellulaire.

Pour un panpsychiste, cette lueur de conscience ne s’éteint jamais, mais s’estompent encore plus loin, jusqu’à la matière inorganique, avec des entités physiques fondamentales tels que les électrons, possédant peut-être des formes extrêmement rudimentaires de conscience.

Les arguments en faveur du panpsychisme.

La théorie du panpsychisme, possède quelques points forts. Cette théorie offre l’espoir d’une image élégante et unifiée du monde.

La plupart des scientifiques avancent que la conscience n’est que le résultat d’une interaction physique. Seulement, aujourd’hui nous n’avons pas la moindre idée sur la façon de donner un sens aux émotions ou ressenti générée par ces interactions physiques matérielles. Les explications mécanistes ne fournissent aucune explication sur l’existence de l’expérience.

Mais étant donné les difficultés pour tenter d’expliquer pleinement la conscience en terme physique, il serait peut-être temps d’explorer d’autres options.

Et le panpsychisme en est une pour la science. En effet, les panpsychistes ne déclarent pas que la conscience animale et humaine est un mystère qui est arrivé comme par magie. Il tente d’expliquer la conscience animale et humaine en termes de formes de conscience plus fondamentales, la conscience des entités matérielles de base comme les quarks et les électrons.

La théorie d’un univers conscient est loin de faire l’unanimité.

Même si le panpsychisme retrouve une crédibilité, l’hypothèse selon laquelle les particules élémentaires posséderaient une forme de conscience extrêmement basique a du mal à convaincre.

En effet, une conviction règne depuis quelque temps, celle de penser que la physique est en voie de nous donner une image complète de la nature. Or, penser que la physique est susceptible de nous donner une explication complète de l’univers, en avançant l’hypothèse d’un univers rempli de conscience reste aujourd’hui improbable, car ce n’est pas ce que la physique prétend.

Mais, si le panpsychisme peut nous fournir un récit cohérent sur la nature de la conscience, ne faudrait-il pas le considérer avec un peu plus de sérieux ?

Pour approfondir le sujet, une conférence d’Emmanuel Ransford sur « la conscience est elle quantique? »

[su_youtube url= »https://www.youtube.com/watch?v=3WIGmA5QDPM »]

Vous avez aimé, partagez-moi !!

Michaël

Michaël

Auteur

Animé par une curiosité insatiable et un esprit toujours en quête de nouvelles découvertes, j’ai exploré une multitude de sujets captivants. Je m’efforce de proposer des contenus uniques sur des thématiques aussi diverses que les civilisations anciennes, les phénomènes ufologiques, les mystères de la conscience, les expériences de mort imminente, et bien d’autres. J’ai également publié des articles pour le magasine Cerveau & Physique Quantique

Je collabore avec des outils d’intelligence artificielle qui me soutiennent uniquement dans le processus de rédaction afin d’optimiser le confort de lecture.

3 Commentaires

  1. Bonjour,

    La problématique de la relation conscience/univers physique (multivers versions I, II, III, IV …) ne peut s’aborder de manière scientifiquement et épistologiquement pertinente qu’en se libérant de certains préjugés pseudo-rationnels naïfs qui hantent encore la culture planétaire archaïque de ce début de 21ème siècle.
    En introduction à une culture moins naïve, une proposition de lecture des commentaires aux billets suivants, présentant ces notions ontologiques fondamentales :

    1. Le « monde » de la conscience et le « monde » physique sont strictement disjoints (déjà géométriquement) tout en restant corrélés par des relations ontologiquement « étranges », qui ne participent elles-mêmes entièrement ni de l’un ni de l’autre de ces deux mondes ontologiques.
    2. L’étendue participe du registre du « monde » de la conscience mais non du « monde » physique, ce qui relativise fortement les palabres pseudo-rationnels de Descartes, Leibnitz, Spinoza et autres joyeux lurons sur la question. Ces auteurs archaïques considéraient à tort que l’étendue participe du « monde matériel » mais non du « monde de l’esprit » : c’est le contraire, en plus complexe !

    Descartes, Leibnitz, Spinoza et autres précurseurs n’étaient pas prêts culturellement et intellectuellement pour aborder cette thématique avec pertinence. Merci à eux malgré tout pour leurs travaux.

    Pour revenir au panpsychisme …
    « Tout » dépend de ce que l’on entend par « tout ».
    Si ce « tout » reste limité à « l’univers » ou au strict cadre des « géométries objectives physiques » (euclidienne, pseudo-euclidienne, holographique, fractale ou autres réductionnismes people), cela manque lamentablement la cible de la quête ontologique.
    Sinon, cette notion de « panpsychisme » constitue éventuellement un axe intéressant de réflexion … à condition d’éviter le piège de la « réification » ontologique (au sens bouddhique critique de l’ontologie de la « vacuité » ou de la critique de la notion tautologique « d’en soi » par la phénoménologie franco-germanique).
    « L’univers » n’est pas conscient. « L’univers » n’est qu’une « notion psychiquement construite » inhérente à la conscience. Attention au piège de la réification a posteriori !

    L’approche sommairement présentée par ces commentaires ne constitue qu’une introduction, assez vulgarisée et réductrice, à des considérations qui seront prochainement développées, selon des créneaux culturels plus adéquats.

    En attendant, bonne lecture et bon amusement.

    pascal gillardin

    http://www.francoisloth.com/le-cerveau-du-professeur-dehaene/
    https://iphilo.fr/2018/06/14/frederic-lenoir-vrai-ou-faux-ami-de-spinoza-michel-juffe/

  2. Les relations « étranges » ci-dessus sortent du cadre de la logique classique des ensembles. Dans cette logique, les éléments sont « simples » et ne peuvent être, par rapport à un ensemble donné, que « strictement inclus » ou « strictement exclus ».
    Ces relations « étranges » ne sont pas des « éléments simples », ce qui leur offre l’opportunité de transgresser la disjonction ontologique des deux « mondes » de base, du physique et de la conscience.

    Bien à vous.
    pascal gillardin

  3. Bonjour,
    En survolant le site, je remarque que ces deux premiers commentaires étaient plus opportuns comme réponses à un précédent billet, « La science face au problème difficile de la conscience ».
    Pour revenir à la physique « quantique »… selon les divers modèles qu’elle inclut, elle reste limitée à des approches de « géométrie objective » (dont l’étude du cerveau …) et se heurte ainsi à l’impossibilité d’aborder, à elle seule et de manière exhaustive, la « géométrie subjective » des percepts visuels et par suite, le problème de la conscience.

    Concernant la corrélation entre la structure physique et la conscience intégrée (constituée d’éléments réunis dans une unité subjective et temporelle « actuelle »), l’extrapolation macro/micro, du cerveau à la cellule ou l’atome, se présente comme une pure théorie, une hypothèse cohérente dans l’abstrait mais à envisager comme fiction, dans un « double monde » imaginaire divergent fortement des contingences du nôtre.
    Dans le cas de l’humain, certains processus inconscients pourtant fortement complexes et « intelligents » (tels les traitements inconscients de certaines infos issues des rétines comme les images subliminales, gestion inconsciente des mouvements oculaires rapides …, certaines infos neurales inconscientes stockées « en mémoire » auxquelles la conscience n’a plus accès lors de diverses pathologies …) restent radicalement muets à la conscience.
    A contrario, des infos brutes, comme une douleur aigue (suite à une piqure, une céphalée …), y apparaissent clairement.
    Aussi, la perturbation des neurones par certaines substances chimiques psychotropes, dont la structure moléculaire reste assez simple, génère des hallucinations relativement complexes et structurées, sans lien avec la molécule elle-même.
    Concevoir ici que la forme hallucinatoire associée serait « la conscience de la molécule hallucinogène » relèverait d’une interprétation chamanique naïve assez obscurantiste et peu crédible.
    Par ailleurs, la relation cerveau conscience diverge fortement d’un schéma puzzle/puzzle, où chaque « pièce » du cerveau correspondrait, selon une bijection géométrique, à une « pièce » de la conscience. Il existe un processus de « réorganisation/intégration/synthèse unifiée », du cerveau vers la conscience, lequel n’est pas réciproque.
    Dans le cas des percepts visuels, la forme du percept ne correspond en rien, selon une hypothétique bijection, à la forme de la structure neurale associée.
    L’existence d’un tel processus « générateur de conscience » à partir d’un atome, voire même d’une cellule, apparaît au niveau actuel de nos connaissances en cognition comme une hypothèse gratuite et peu fondée.
    L’hypothèse d’un tel processus s’inscrirait plutôt dans la cadre d’un vieux paradigme matérialiste, agrémenté de croyances animistes, selon lequel « la matière créerait la conscience », comme frotter la lampe d’Aladin en ferait sortir par magie un génie.

    A sens inverse, l’extrapolation cerveau/univers apparaît moins naïve apriori. Toutefois il apparaît fantaisiste de supposer une « conscience universelle » unifiée, intégrée et dotée de processus intelligents conscients, qui serait corrélée à l’univers, selon une extrapolation des processus de la conscience humaine. La structure de l’univers physique connu n’apparaît pas comme un réseau complexe de traitement d’informations, contrairement au cerveau.
    L’univers évolue selon un mix de mouvements mécaniques (solides ou gazeux) répétitifs, à forte inertie et à grande échelle temporelle, d’une part et de phénomènes chaotiques, sans plus de signification explicite, d’autre part.
    Il devient dès lors difficile d’y lire l’expression d’une communication intelligente volontaire. Une conscience associée à l’univers resterait un reflet sensuel passif et mécanique, peu doté de sens.
    La conscience humaine (ou animale) interagit avec le cerveau en insérant de la sensibilité et du sens (pour les animaux intelligents, dont les humains) dans la vie, qui resterait sinon purement biologique et insensible.
    A l’échelle de l’univers, cette grande mécanique céleste ne semble pas influencée par l’interaction hypothétique avec une « conscience cosmique » qui lui donnerait un sens autre que ce mouvement répétitif ou chaotique.

    Cela ne ferme pas la porte à l’hypothèse d’une corrélation (d’origine encore mystérieuse) entre certaines structures du système solaire et certains évènements individuels ou collectifs de la vie humaine, comme l’imagine l’astrologie.
    Mais une telle origine causale éventuelle ne semble pas trouver sa source dans l’univers lui-même.
    Cette origine éventuelle ne trouve actuellement aucune description cohérente et plausible dans les dogmes des religions ou de l’occultisme, sinon dans l’acrobatie rhétorique de « nirguna brahman », qui relève surtout du jeu de mots tautologique.
    La non-notion de « mystère » reste dans notre culture ce qui correspond au mieux à ce thème.

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vie après la mort : La conscience survit-elle dans un autre espace-temps ?

Vie après la mort : La conscience survit-elle dans un autre espace-temps ?

Plongeons ensemble dans l’une des questions les plus profondes et les plus intrigantes de l’humanité : existe-t-il une vie après la mort ? À travers les âges, cette interrogation a suscité à la fois espoir, mystère et une quête incessante pour des réponses. Cet article explore une théorie captivante qui ne se contente pas de gratter la surface, mais plonge profondément dans l’essence même de notre existence.

La télépathie : exploration des études sur la connexion mentale.

La télépathie : exploration des études sur la connexion mentale.

Dans les profondeurs silencieuses de l’esprit humain réside un mystère aussi ancien que l’humanité elle-même : la capacité de communiquer sans mots, sans signes, directement d’une conscience à une autre. La télépathie, souvent reléguée aux récits de science-fiction et aux contes de fées, est pourtant l’objet d’une quête scientifique rigoureuse et passionnée depuis le 19ème siècle.