02/12/2020
Accueil 9 Conscience et Métaphysique 9 Les psychédéliques ont-ils joué un rôle majeur sur la religion ?

Les psychédéliques ont-ils joué un rôle majeur sur la religion ?

Il y a un constat que la science a du mal à expliquer, l’omniprésence des croyances dans le monde. Aussi loin que l’on remonte dans le temps, l’homme a vraisemblablement toujours cru en Dieu. Certes, la science armée de sa rationalité à éradiquer certaines croyances, mais pas la croyance en elle-même.

De nos jours, l’homme continue de croire en des Dieux, des divinités. Mais également à la présence d’autres mondes, d’autres réalités.

Cependant, trouver l’origine de Dieu a toujours été une quête sans fin pour l’homme. De tout temps, les hommes ont philosophé sur son existence, sur son être, sur sa puissance créatrice.

La raison de cette croyance, tient du fait que nous sommes plongés dès notre naissance dans un monde que nous n’avons ni voulus, ni crée. Le sens de notre naissance nous échappe tout autant que celui de notre mort.

À la recherche de Dieu.

De nos jours, certains chercheurs s’efforcent de trouver l’origine de Dieu dans les vestiges du Big Bang. Notre existence voire celle de l’univers tout entier, s’inscrit-elle dans un processus ?

Cette question est légitime, car les théories scientifiques relatives à l’origine de l’univers, la nature de la matière ou encore de la conscience ont forcément des implications philosophiques et métaphysiques, et cela, que la science le veuille ou non. (Un sujet abordé dans l’article: Existe-t-il une intelligence à l’œuvre dans la nature ?)

D’autres encore s’efforcent à trouver des réponses sur Dieu en passant au crible les bibliothèques de monastères isolés. La réponse se cache-t-elle à travers de vieux parchemins, des archives vieillissantes écrites par des personnes nous ayant précédés ? Les découvertes faites à ce jour, bien qu’intéressantes, n’ont pu satisfaire les attentes des chercheurs.

Mais certains pensent que la clé du mystère se cache dans notre biologie. Chercher à l’intérieur d’une création un signe permettant d’identifier son créateur, n’est pas une mauvaise idée en soi. La solution de l’énigme se trouve peut-être dans tout ce qui unie les hommes l’ADN, qui est rappelons-le, un code génétique qui renferme une certaine part d’ombre.

Seulement, l’existence de Dieu ou l’inexistence de Dieu sont deux thèses indémontrables à ce jour.

Face à ce constat, une question vient à l’esprit, pourquoi les hommes ont toujours cru en Dieu ? Car, même s’il existe des individus athées, aucune société sans religion n’a été découverte à ce jour.

Comment est née la religion ? Nous savons qu’elle s’est construite sur des textes sacrées. Seulement, qu’est ce qui a inspiré les hommes, dans la rédaction de ces textes ?

Codex vaticanus un texte à l'origine de la religion catholique

Le codex vaticanus est l’un des plus anciens exemplaires de la Bible

Une théorie audacieuse sur l’origine de la religion ?

Une hypothèse a été récemment publiée dans un livre paru aux états unis « La clé de l’immortalité : L’histoire secrète de la religion sans nom ». (Sortie aux Etats-unis)

Il faut savoir qu’à la sortie de son livre, L’auteur du livre Brian C Marusku, a fait couler beaucoup d’encre outre-Atlantique. Selon son auteur, ce livre offre une plongée révolutionnaire dans le rôle que les psychédéliques ont joué dans les origines de la civilisation occidentale et dans la quête réelle du Saint Graal.

Ce qui, selon les termes de l’auteur, pourrait « ébranler l’Église jusqu’à ses fondations ». Mais quel rapport entre les psychédéliques et la religion ?

Il faut savoir que la consommation de produits psychotrope est un vaste sujet d’études qui fait débat. A quand remonte l’usage de ces produits ? Ont-ils un effet bénéfique ? Pourquoi ont-ils toujours été interdits ?

Le terme psychotrope signifie littéralement « qui agit, qui donne une direction » (trope) ; « à l’esprit ou au comportement » (psycho). Or, l’usage des psychotropes remonterait à la nuit des temps.

En effet, les partisans du modèle des états modifiés de conscience ont toujours soutenu que les psychotropes ont joué un rôle majeur dans l’art rupestre. Mais aucune preuve n’a pu le confirmer jusqu’à aujourd’hui.

Un récent article paru dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, vient de mettre fin au débat. Leur étude vient confirmer que l’homme a fait usage des psychotropes et expérimentait l’état de transe à la fin de la préhistoire.

Ces traces, ont été mises au jour dans une grotte en Californie.

Les psychédéliques, un guide spirituel ?

Nos ancêtres lointains, s’intéressaient déjà au plus grand mystère que rencontre notre science aujourd’hui, la nature de la conscience.

Par ailleurs, cette découverte confirme que les états modifiés de conscience étaient pratiqués bien avant l’apparition de la religion.

Ainsi, les psychédéliques auraient pu avoir un rôle majeur dans les origines de la civilisation occidentale.

Pour l’historien religieux Huston Smith, cela ne fait aucun doute. Les Grecs de l’Antiquité utilisaient des drogues pour trouver Dieu. Les boissons sacrées étaient couramment consommées dans le cadre des soi-disant Mystères anciens, des rites élaborés qui menaient les initiés au bord de la mort.

Ces pratiques étaient également courantes en Égypte, en Amérique latine. Et cela se confirme dans les études touchant à l’archéobotanique ou encore l’archéochimie, qui font allusion à l’utilisation durable de boissons hallucinogènes dans l’Antiquité.

Mais, les premiers chrétiens ont-ils hérité de la même tradition secrète ?

Si ces sacrements ont survécu pendant des milliers d’années dans notre lointaine préhistoire, de l’âge de pierre aux anciens Grecs, ont-ils aussi survécu jusqu’à l’âge de Jésus ?

Y a-t-il eu une connaissance approfondie des plantes, herbes et champignons visionnaires transmis d’une génération à l’autre, depuis l’âge de pierre ?

Et si la religion était née sous psychotrope ?

Le livre La clé de l'immortalité, L'histoire secrète de la religion sans nom, couvre les psychédéliques dans l'antiquité et dans le christianisme primitif.

Le livre couvre les psychédéliques dans l’antiquité et dans le christianisme primitif.

L’interdiction des psychotropes par l’Église.

Si l’on en croit la science, les psychotropes ont été utilisés en Europe depuis la fin de la préhistoire. Par ailleurs, dans les textes anciens remontant à l’antiquité, on apprend que les initiés buvaient du kukéon, une boisson aux capacités psychotrope.

Certains penseurs les plus éminents de l’antiquité comme Platon et Marc Aurèle auraient pris part à ces rituels sacrés à Eleusis. De plus, ils déclarent eux-mêmes en être ressortis transformés.

Une inscription sur le site d’Eleusis déclare :   «Pour les mortels, ce n’est plus un mal, mais une bénédiction»

Tandis que le célèbre poète du cinquième siècle av. J.-C. Pindare, raconte que ceux qui y vont « comprennent la fin de la vie des mortels ».

Ces mystérieux rituels incluant la consommation de psychotrope étaient extrêmement populaires. Cependant, ils se sont terminés, lorsque l’empereur chrétien Théodose les a interdits en 392 apr. J.-C.

C’est ainsi que les rituels mystiques ont commencé à disparaitre au fil des ans, jusqu’à une extinction totale de la part de l’Église catholique.

En effet, l’Église appelait « sorciers » ou « sorcières » tout hommes et femmes érudits et ayant des aspirations mystiques.

Ainsi, tous les amoureux de la nature, les herboristes, et ceux qui portaient un intérêt pour le monde naturel étaient considérés comme des hérétiques.

Il faut savoir qu’en 300 ans d’inquisition, de chasse aux sorcières de persécution et de condamnation de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie, ce sont plus de cinq millions d’homme et de femmes qui auraient ainsi été brûlés sur le bûcher par les tribunaux laïcs et ecclésiastiques.

Ce génocide de l’ésotérisme aurait-il mis fin en Europe aux rituels sacrés incluant la consommation de psychotrope ? Pourquoi un tel acharnement envers le mysticisme ? L’Église aurait-elle voulu cacher quelque chose ?

inquisition médiévale

L’Inquisition médiévale est un tribunal ecclésiastique d’exception chargé de lutter contre les hérésies.

Pour les chamans, les psychédéliques mènent à d’autres plans de la réalité.

Que savons-nous de la conscience ? Survit-elle à notre mort, est-il possible de voyager à travers ces « autres mondes » ? Et si l’on s’orientait vers les peuples qui ont toujours utilisé les psychotropes et qui continuent de le faire, au prêt des chamans.

Il faut savoir, que la cosmologie chamaniste enseigne que l’univers est de nature multidimensionnelle, composée d’un spectre de plusieurs mondes organisés sur trois niveaux. Il y aurait ainsi, le monde supérieur, celui du milieu et le monde inférieur. Ces trois mondes seraient agencés autour d’un axe central, l’Axis Mundi.

Médiateur entre ces plans d’existence, le chamane se déplace d’un monde à l’autre via cet axe central et reçoit les esprits pour capter leur bienveillance. Cette triade organisationnelle renvoie aux traditions ésotériques, lesquelles conceptualisent un monde éthérique, astral et subtil.

Par ailleurs, le voyage dans ces niveaux d’existence supérieur, permet au chaman de guérir celui qui en a besoin. Ainsi, le chaman utilise l’ayahuasca, une boisson aux propriétés psychotropes pour diagnostiquer la maladie d’un patient, en s’inspirant de l’âme et des connaissances de la plante. Car, pour les chamans, l’ayahuasca serait elle-même un être intelligent doué d’un esprit fort.

Préparation ayahuasca

L’ayahuasca est une préparation à base de liane aux propriétés psychédéliques

Ce point de vue millénaire sur l’extension de la conscience au monde de l’invisible et des esprits est partagé par l’anthropologue Michael Hamer, professeur et ancien président du Département d’Anthropologie de la New School for Social Research de New York.

 » Dans l’expérience chamanique, lorsqu’on se trouve dans la réalité non ordinaire, les choses se révèlent aussi matérielles qu’elles le sont ici. (…) Le cerveau est utilisé pour avoir accès à une porte afin d’entrer dans une réalité existant indépendamment de ce cerveau ». (Livre: hallucinogène et chamanisme). Ce qui n’est pas sans rappeler les Expériences de mort imminente.

La recherche sur les psychédéliques de nos jours.

La recherche sur les produits psychédéliques a longtemps été influencée par des représentations défavorables.

Cependant, ce secteur de recherche est en train d’évoluer depuis une vingtaine d’années dans de nombreux pays étrangers (États-Unis, Angleterre, Suisse, Espagne, Israël…)

Dans une approche interdisciplinaire, ces travaux interrogent les usages de ces substances, que ceux-ci soient liés à des activités scientifiques, artistiques, ou encore à une quête de performance.

La France quant à elle reste significativement en retrait. Elle avait également fait preuve d’un grand scepticisme avec un autre psychotrope bien connu de nos jours, la morphine. Il faut savoir que la morphine a mis presque deux siècles à s’installer dans les pratiques médicales en France.

Cet exemple à travers le cas de la morphine, montre comment la pratique médicale peut être durablement influencée par des croyances liées à des savoirs naïfs sur les psychédéliques, dont l’utilité thérapeutique est pourtant désormais reconnue.

Les études le prouvent aujourd’hui, l’hayahuasca stimule la croissance de nouvelles cellules cérébrales.

La DMT est également associée à des protéines responsables de la neuroplasticité, de la mémoire, et de la régénération neuronale.

Elle joue également un rôle majeur dans la créativité, les liens sociaux et l’empathie. ( Un sujet abordé dans notre article: Les effets des psychédéliques, pourquoi la science s’y intéresse ? )

L’hypothèse d’autres réalités.

Il faut savoir que les consommateurs d’ayahuasca, l’utilisent généralement dans le cadre d’une quête spirituelle plutôt que pour ses simples vertus psychédéliques.

Mais où mène cette quête spirituelle ? Les plus anciennes traditions connaissaient déjà l’interconnexion de l’univers depuis des siècles. Notre science commence tout juste à l’entrevoir.

Le physicien théoricien Michio Kaku, engagé dans la «théorie du tout », explique que certains modèles de la mécanique quantique font l’hypothèse que plusieurs mondes coexistent avec nous.

Utilisant l’analogie du poste radio, le Dr. Kaku explique que

« tout autour de nous, il y a des centaines de stations radios qui émettent des ondes radio. Ainsi, à tout moment, où que vous soyez, vous baignez dans ces ondes radio. Or, chaque station radio a sa propre énergie, une fréquence bien spécifique qui la différencie des autres. C’est la raison pour laquelle, allumant votre transistor, vous ne pouvez vous connecter que sur une seule onde radio à la fois.

De la même manière, dans notre univers, nous sommes « connectés » à une fréquence qui correspond à la réalité physique.

Mais il existe un nombre infini d’autres réalités parallèles coexistantes avec la nôtre.

C’est un fait, de nos jours Univers parallèles, multivers, dimensions parallèles, dimension supra-lumineuse : toutes ces notions, conceptualisées par des physiciens de premier plan, ne relèvent plus de la science-fiction mais bien de la science d’avant-garde.

De plus, parmi les différents modèles conceptuels d’univers parallèle, il y a ces univers superposés au nôtre qui coexisteraient simultanément avec nous dans le même espace. (voir notre article: Comment pouvons-nous détecter d’autres dimensions ? )

Voyage dans les autres réalités.

Les états modifiés de conscience (EMC), soulèvent des questions profondes sur la nature de la conscience. Chaque jour nous vivons un certain nombre d’états de conscience qui ne cessent de se succéder.

Il faut savoir qu’il existe plusieurs types d EMC, les ordinaires, comme le sommeil, le rêve, être dans la lune….

Puis viennent les EMC moins courants, mais néanmoins reconnus, l’hypnose, le rêve lucide, la méditation…

Et finalement les EMC « non ordinaire » que l’on peut qualifier de spectaculaires. Cela comprend les expériences de mort imminente, les sorties hors du corps, les réveils de kundalini, les expériences chamanique comme la transe, les psychotropes

Au-delà de leur diversité, ces expériences possèdent une similitude, celle de transcender l’espace et le temps.

Comme nous l’avons vu dans cet article, l’homme a toujours expérimenté les EMC depuis la nuit des temps.

Par conséquent, l’idée que la religion, les textes sacrés, aient été écrits suite à des états modifiés de conscience reste spéculative, mais pas impossible. Si l’on se referre aux textes bibliques, de nombreux versets font part d’une vision béatifique, qui est une notion de la mystique chrétienne. C’est une saisie de l’être humain qui fait qu’il se trouve en extase, c’est-à-dire hors de lui-même.

La théorie tirée du livre : The Immortality Key: The Secret History of the Religion with No Name

Vous avez aimé cet article, partagez-le !!

Michaël

Michaël

Auteur

Animé par une curiosité insatiable et un esprit toujours en quête de nouvelles découvertes, j’ai exploré une multitude de sujets captivants. Je m’efforce de proposer des contenus uniques sur des thématiques aussi diverses que les civilisations anciennes, les phénomènes ufologiques, les mystères de la conscience, les expériences de mort imminente, et bien d’autres. J’ai également publié des articles pour le magasine Cerveau & Physique Quantique

Je collabore avec des outils d’intelligence artificielle qui me soutiennent uniquement dans le processus de rédaction afin d’optimiser le confort de lecture.

1 Commentaire

  1. Très bon sujets,puis avoir les coordonnées du livre en français et d autre livres du même sujet merci

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vie après la mort : La conscience survit-elle dans un autre espace-temps ?

Vie après la mort : La conscience survit-elle dans un autre espace-temps ?

Plongeons ensemble dans l’une des questions les plus profondes et les plus intrigantes de l’humanité : existe-t-il une vie après la mort ? À travers les âges, cette interrogation a suscité à la fois espoir, mystère et une quête incessante pour des réponses. Cet article explore une théorie captivante qui ne se contente pas de gratter la surface, mais plonge profondément dans l’essence même de notre existence.

La télépathie : exploration des études sur la connexion mentale.

La télépathie : exploration des études sur la connexion mentale.

Dans les profondeurs silencieuses de l’esprit humain réside un mystère aussi ancien que l’humanité elle-même : la capacité de communiquer sans mots, sans signes, directement d’une conscience à une autre. La télépathie, souvent reléguée aux récits de science-fiction et aux contes de fées, est pourtant l’objet d’une quête scientifique rigoureuse et passionnée depuis le 19ème siècle.