La forêt Amazonienne a toujours été considérée comme un lieu hostile, peuplée de quelques tribus de chasseurs-cueilleurs disséminées au cœur de la jungle.

Pourtant depuis le début du XXIè siècle, quelques découvertes archéologiques sont venues bouleverser nos aprioris.

Cette forêt qui de prime abord semble n’avoir rien à offrir, cache en vérité un véritable trésor capable de remettre en cause l’histoire des premiers peuplements, ainsi que l’étendue de leur savoir.

Cet article s’inspire directement des travaux de Graham Hancock qui soulève à l’aide d’arguments pertinents, l’éventualité d’une ancienne civilisation avancée ayant vécue dans un temps reculé en plein cœur de l’Amazonie.

livre civilisation disparue Graham Hancock.
La clé des civilisations perdue: Les mystères des premiers peuplements.

Des recherches archéologiques d’importance capitale menées en ce moment même sur cette terre, viennent remettre en cause nos connaissances sur la préhistoire de l’Amérique.  

Mais, le célèbre auteur Graham Hancock n’hésite pas défier l’archéologie officielle et à nous livrer sa propre version des faits sur l’histoire d’un continent déjà rempli de mystères.

Le récit de Carvajal n’était pas une légende.

Comme le reste des Amériques, l’Amazonie n’est entrée dans la conscience européenne qu’au XVIe siècle.

Au début des années 1900 anthropologues et archéologues s’étaient mis d’accord sur le fait que l’Amérique était un continent qui n’avait été peuplée qu’à une date relativement récente. Qui plus est, selon la version officielle, l’Amazonie aurait été l’un des tout derniers endroits à avoir été occupé.

Cette hypothèse était jusqu’à présent légitime, car  la forêt Amazonienne était décrite jusque dans les années 1990 comme un paradis contrefait, dont la végétation luxuriante cachait des sols pauvres en nutriments incapables de sustenter de vastes populations et des sociétés complexes.

La vision de l’Amazonie a toujours été perçue dans l’inconscient collectif Européen, comme un lieu  non civilisé, peuplé de sauvage.

Pourtant l’un des premiers colons ayant exploré l’Amazonie, rapporte un tout autre discours.

Gaspar de Carvajal, un missionnaire dominicain espagnol du Nouveau Monde, célèbre pour ses chroniques de l’exploration du bassin amazonien. Il rapporte dans son journal que non seulement l’Amazonie possédait des villes, mais elles étaient comparables à celle de l’Europe à la même époque.

Portrait de Carvajal qui rapporte l'existence de grande civilisations disparue en Amazonie.
Gaspar de Carvajal

Certains villages en bordure du fleuve alignant des habitations sur une vingtaine de kilomètres. Ils traversent ainsi les royaumes de Machiparo, d’Omagua, de Paguana, tout en devant sans cesse se battre pour s’emparer de la nourriture nécessaire. Ils doivent parfois faire face à des attaques de plus de deux cents canoës chargés de trente à quarante hommes. (Source: Wikipedia Gaspar de Carvajal.)

Un des épisodes les plus dramatiques est celui de l’attaque par une tribu guerrière d’amazones, épisode qui a donné son nom au fleuve.

Cette chronique a toujours été considérée comme un tissu de légendes. Le récit de Carvajal n’a jamais été pris au sérieux par les historiens et les archéologues.

Pourtant,  depuis les années 1990 des découvertes archéologiques et diverses études ont confirmé bien des affirmations de Carvajal, et notamment le fait que le bassin amazonien comportait d’importantes zones de culture et était densément peuplé.

Seulement, si des cités amazoniennes ont existé, comment ont-elles pu se développer dans cet endroit où les sols sont pauvres en nutriments?

Un sol artificiel « Terra preta » vieux de plusieurs millénaires.

Il est communément admis que les forêts tropicales ne possèdent pas de bons sols. De nos jours, lorsque des zones de l’Amazonie sont défrichées pour l’agriculture, ces parcelles deviennent rapidement infertiles et inutiles.

Raison pour laquelle nous pensions que l’Amazonie était peuplée de glaneurs ou des chasseurs cueilleurs.

Cependant, on a découvert au cœur de la forêt amazonienne, l’existence de sols artificiels qui apparaissent comme par magie le long des voies d’eau, et à l’Est au bassin central de l’Amazonie.

Mais le plus incroyable, c’est que ce sol artificiel baptisé« Terra Preta » est vieux de plusieurs millénaires et possède des facultés de régénération miraculeuse.

La terra preta est si féconde que même après des millénaires d’utilisation, elle peut aujourd’hui régénérer des sols stériles.

Or, la forêt Amazonienne contient plusieurs milliers de parcelles de ces sols artificiels. Selon les estimations, la culture de ces sols vieux de plusieurs millénaires aurait pu alimenter une population estimée entre 8 et 20 millions de personnes.

Les parcelles de Terra Preta en Amazonie suggère l'existence d'une grande civilisation disparue en Amazonie.
Les divers emplacements de Terra Preta actuellement recensés, le terreau artificiel le plus fertile de la planète.

Mais, la découverte de ces sols incroyablement fertiles, et crée artificiellement, en plein cœur de l’Amazonie dans un passé reculé, soulève des questions.

Comment la terra preta a-t-elle été fabriquée, pourquoi, quand et par qui ?

La terra preta, hasard ou intention ?

Personne ne doute sur le fait que ces parcelles soient « anthropogénique » c’est à dire fabriquée par l’homme. Mais les pratiques qui ont rendu possible les débuts de ces passerelles fertiles sont sous-étudiées et mal comprises.

Il faut savoir que dans les carrés de Terra Preta, on retrouve fréquemment des tessons de poterie, des haches en pierre, des céramiques ou encore des figurines)

La plupart des chercheurs pensent que les sols composés de ce terreau, ont été formés par hasard grâce à l’accumulation de déchets, et d’élément compostés accidentellement par l’activité humaine.

Seulement, l’un des secrets dans la fabrication de la Terra Preta réside dans ce que l’on appelle « slash-and-char » –en distinction du « slash-and-burn », l’agriculture sur brûlis largement décriée.

Dans le slash-and-char, on brûle des végétaux encore verts, qui se consument lentement sous une couche de terre et de paille. Privé d’oxygène, le feu ne brûle que partiellement le bois et les tiges, qu’il transforme en petits morceaux de charbon. Ce biochar est ensuite intégré aux sols.

différence entre terre classique et Terra preta
La Terra Preta, hasard ou savoir ?

En résumé, soit les Amazoniens auraient vécu dans une porcherie en empilant excrément, ordure et vaisselle cassée, puis aurait eu la fantaisie de bruler de végétaux vert sur le dessus en maitrisant une méthode de combustion lente, pour finalement créer accidentellement la Terre la plus fertile de la planète.

Soit comme le souligne le célèbre auteur Graham Hancock, la terra preta n’est pas un produit dérivé accidentel et relève d’un étrange savoir.

Car de nos jours, nous ne savons toujours pas quel est exactement le processus pour créer cette Terre.

Bien qu’il y ait un intérêt scientifique et public considérable pour la terra preta , il y a encore beaucoup de débats et peu de connaissances concrètes sur les processus et les contextes spécifiques de sa formation. (source: science direct)

Malgré cela, on nous demande de croire que la mystérieuse apparition du terreau le plus fertile de la planète n’est qu’un sous-produit accidentel de l’activité humaine.

Finalement, ne serait-il pas plus logique de considérer l’installation et l’expansion des populations humaines en Amazonie comme le fruit d’une planification dans laquelle la généralisation de la terra preta était une condition préalable au développement de grandes agglomérations plutôt qu’une conséquence de celle-ci ?

Un site archéologique bouleverse l’histoire des premiers peuplements de l’Amazonie.

La thèse la plus communément acceptée concernant les premiers peuplements d’Amérique, est celle d’immigrants venus d’Asie qui ont traversé la bande de terre qui reliait la Sibérie et l’Alaska il y a moins de 14 000 ans.

Qui plus est, l’Amazonie serait restée vierge de toute présence humaine durant l’ère glaciaire, et jusqu’à il y a moins de 1 000 ans.

Pourtant, des recherches effectuées à Pedra Pintada vont révéler un abri sous roche au cœur du bassin amazonien qui vient ébranler nos connaissances sur les premiers peuplements de l’Amérique. En fouillant de multiples strates d’occupation, les chercheurs vont découvrir des traces d’activités humaines qui pourraient remonter à 16 000 ans.

site Pedra Pintada remet en cause l'histoire des premiers peuplements en Amazonie.
Le site de Pedra Pintada a révélé des traces d’activité humaine avant la théorie des premiers peuplements de l’Amérique.

La présence humaine à la grotte de Pedra Pintada durant la fin du Pléistocène est confirmée par de nombreux artefacts. (Source: sciencemag.org)

Cependant le mystère ne s’arrête pas là, certains prélèvements (charbon, pigments, ossements) sont effectués sur ce site, et vont être étudiée pour une datation au Carbonne 14. Les résultats montrent des traces d’activités humaines il y a au moins 32 000 ans.

L’idée que l’homme n’est pas arrivé sur le continent américain avant la dernière glaciation a été soutenue par le fait que jusqu’à présent les sites archéologiques connus et datés n’étaient pas d’une très grande antiquité. Mais maintenant, nous rapportons des dates de radiocarbone d’un site brésilien qui établissent que l’homme au début vivait en Amérique du Sud il y a au moins 32 000 ans. (Source: Nature)

Ces découvertes ne font pas l’objet d’un consensus, mais vont éveiller la curiosité de certains chercheurs qui ne croient plus en la théorie officielle, celle de l’acceptation inconditionnelle de la Béringie comme unique point de passage humain vers le Nouveau Monde.

Un étrange ADN en Amazonie.

En septembre 2015, le département de génétique de la Harvard Medical School, ainsi que d’autres experts de la discipline ont annoncé dans les pages de la revue Nature de nouvelles découvertes en Amérique du Sud, plus particulièrement dans la forêt amazonienne.

Certains indigènes d’Amazonie descendent en partie d’une population amérindienne souche dont les ancêtres sont plus proches des indigènes d’Australie, de Nouvelle-Guinée et des îles Andaman que d’aucun Eurasien ou Amérindien contemporain. ( Source: Nature)

En d’autres termes, il y a 13 000 ans, un groupe porteur de gènes austronésiens s’est installé dans ce qui est aujourd’hui la jungle amazonienne.

Aucun archéologue n’est en position de réfuter la possibilité que ce très ancien et troublant signal génétique austronésien détecté parmi les populations amazoniennes, ne soit arrivés par le chemin le plus parcimonieux, soit celui qui traverse l’Océan Pacifique depuis l’Australie.

Or comme le souligne Graham Hancock, cela impliquerait une civilisation capable de grands voyages océaniques, soit à un stade de développement bien plus avancé que les archéologues ne sont prêts à l’admettre pour aucune branche de l’humanité durant l’ère glaciaire.

Une ancienne civilisation qui a domestiqué la forêt amazonienne.

En observant ce qui s’est passé en Amazonie depuis l’ère glaciaire nous trouverons peut-être que certaines anomalies évidentes comme le mystérieux signal génétique australasien et la Terra Preta portent l’empreinte d’une civilisation préhistorique perdue capable d’explorer et de mesurer le monde.

Il est évident que les anciens peuples de l’Amazonie possédaient des compétences précoces et remarquables dans la gestion des sols. Mais ces compétences vont bien au-delà de ce que l’on peut imaginer.

En effet, on trouve à travers de récentes études sur les essences d’arbre qui peuplent la jungle, d’autres éléments indiquant qu’un projet intelligent et réfléchi a vu le jour en Amazonie il y a plusieurs milliers d’années.

Ces études démontrent que l’Amazonie, loin d’être un environnement naturel « vierge », a largement été influencée par la main de l’homme. ( Source: Science direct )

Les plantes domestiquées par les peuples précolombiens sont beaucoup plus susceptibles d’être dominantes dans les forêts amazoniennes que les autres espèces. De plus, les forêts proches des sites archéologiques présentent souvent une plus grande abondance et richesse en espèces domestiquées. Ainsi, les communautés d’arbres amazoniens modernes à travers le bassin restent largement structurées par l’utilisation humaine historique. ( Source: Sciencemag.org )

Cette analyse détaillée publiée dans Science, conclut que  les communautés d’arbres modernes ont été fortement structurées par une longue histoire de domestication végétale des peuples d’Amazonie.

Tout ce qu’on peut affirmer, c’est qu’à une époque antérieure à 8 000 ans avant le présent, les peuples d’Amazonie concentraient déjà leur attention sur certains arbres qui leur étaient particulièrement utiles.

¨livre sur la domestication de la forêt amazonienne. Une ancienne civilisation disparue aurait pu domestiquer cette forêt.
Ouvrage sur la domestication de la forêt amazonienne

Une ancienne culture qui a développé ses propres sciences.

La jungle a été apprivoisée, modelée et transformée par des méthodes et que l’on pourrait qualifier de scientifiques, en un vaste jardin d’arbres utiles et protecteurs.

Cependant, les arbres seuls ne peuvent suffire à nourrir de grandes populations, aussi a t-il fallu étendre massivement ce programme de domestication préhistorique de façon à inclure des espèces agricoles introduites avec succès, par l’utilisation des terra preta, dans l’écosystème de l’Amazonie.

Mais Graham Honcock pousse la réflexion encore plus loin.

J’envisage la possibilité qu’une profonde connaissance des plantes, de leurs apports nutritionnels et autres propriétés ait pu précéder les premières activités de domestication dont nous avons la preuve.

En effet, Jeremy Narby, anthropologue et auteur de « Le Serpent cosmique, l’ADN et les Origines du savoir« , attire notre attention sur le curare, le poison dont on enduit les projectiles de sarbacane et les flèches, inventé – nous ignorons quand – dans l’Amazonie des temps passés.

Le consensus parmi les universitaires est que le curare, dont il existe quarante types en Amazonie, produits à partir de 70 espèces de plantes, a été découvert par hasard.

Un scénario totalement remis en cause par Jeremy Narby :

Pour le produire, il est nécessaire de combiner plusieurs plantes et de les faire bouillir pendant soixante-douze heures, en évitant les vapeurs parfumées mais mortelles dégagées par le bouillon. Le produit final est une pâte qui demeure inactive à moins de l’injecter sous la peau. Si on l’avale, elle n’a aucun effet. Il est difficile de croire que quiconque ait pu tomber sur cette recette par hasard. ( Source: Le serpent cosmique )

livre sur les connaissances des peuples de l'Amazonie
Le serpent cosmique Jeremy Narbi

Il existe le même débat avec le célèbre breuvage utilisé par les chamans, l’ayahuasca.

Bien que cette ancienne civilisation disparue d’Amazonie, semblait avoir les connaissances et les compétences pour domestiquer et utiliser certaines plantes et leur propriétés, il semblerait qu’elle est eu en sa possession un autre savoir : la géométrie.

Les géoglyphes de l’Amazonie.

Pour épaissir un peu plus le mystère sur cette civilisation disparue de l’Amazonie, il faut savoir que de gigantesques terrassements géométriques ont été découverts dans les environs du río Branco, dans l’État brésilien d’Acre, dans le sud-ouest de l’Amazonie.

On attribue généralement la découverte de la géométrie à Euclide. Or, d’innombrables sites montrent que, partout dans le monde, la conception de l’architecture sacrée est entièrement gouvernée par la géométrie. Et l’Amazonie en fait partie.

Les géoglyphes de l'Amazonie suggère l'existence d'une ancienne civilisation disparue ayant connaissance de la géométrie.
Les géoglyphes de l’Amazonie découverts lors de la déforestation

Les premiers résultats détaillés, publiés dans la revue Antiquity, présentait ces découvertes comme des preuves de l’existence dans un lointain passé d’ une société précolombienne sophistiquée de bâtisseurs dans le bassin amazonien supérieur, à l’est des Andes. Ce peuple inconnu jusqu’alors avait édifié des terrassements selon un plan géométrique précis reliés par des routes rectilignes se croisant à angles droits. ( Source: Antiquity )

formes géométriques découvertes en Amazonie lors de la déforestation.
Formes géométriques découvertes en Amazonie.

Le rapprochement avec les fameuses « lignes de Nazca » au sud du Pérou étaient inévitables, et n’ont pas manqué d’émerger rapidement. Le plateau de Nazca comporte également de nombreuses figures géométriques précises. Un héritage commun ?

Découvertes archéologiques en Amazonie, les preuves d’un héritage culturel.

La géométrie représentée sur les géoglyphes, la médecine comme le curare ou l’hayahuasca, l’agriculture avec  la terra preta, ou encore l’incroyable explosion de la domestication des plantes et des arbres, ne seraient-ils pas au final l’héritage culturel d’une civilisation avancée ayant développé ses propres sciences.

Cette ancienne hypothétique civilisation perdue, aurait pu être très différente de la nôtre. Car elle se serait appuyée non seulement sur des méthodes empiriques, mais sur des techniques chamaniques, des quêtes de vision ou des expériences de décorporation dans le « monde spirituel », que la plupart des intellectuels occidentaux contemporains considèrent comme absurdes.

Mais que reste-t-il de cette « science » ?

Les implications de l’extinction de la population de l’Amazonie précolombienne sont immenses.

En haute et moyenne Amazonie (Pérou et Équateur), après une phase d’effondrement continu entre 1550 et 1770, de 80 à 90 % de la population avait déjà disparu à la fin du XVIIè siècle. Et ce chiffre a probablement continué à augmenter.

Ainsi, une petite ville de 10 000 habitants qui perd plus de 95 % de sa population devient un village de quelques centaines de personnes.

Sur le même schéma, si cette une ancienne civilisation avait été privé de 95 % de ses guerriers, 95 % de ses agriculteurs, 95 % de ses chasseurs-cueilleurs, 95 % de ses astronomes, 95 % de ses guérisseurs et chamans, 95 % de ses architectes, 95 % de ses constructeurs de bateaux et 95 % de ses sages, le déclin de cette civilisation aurait été inévitable.

Une fois désertés, les grandes villes, les monuments et autres bâtiments publics de cette  hypothétique civilisation amazonienne auraient été recouverts par la forêt, tandis que, dans le même temps, les banques mémorielles culturelles auraient été effacées et de vastes pans de compétences, de savoir et de potentiel auraient été perdus pour toujours.

Une civilisation avancée qui évolue dans le respect de la nature, ne laisserait aucune trace derrière elle. Peut-être quelques fragments de cet ancien savoir, transmis de générations en générations ; que les civilisations modernes qualifieraient de légende…