Göbekli Tepe, est le plus vieux temple connu de l’humanité. Il y a plus de 13 000 ans, au sud-est de l’actuelle Turquie, un peuple dont nous ignorons absolument tout, a bâti une imposante structure mégalithique.
Or, cette époque reculée correspond à la période protohistorique, une période où l’homme n’est pas encore sédentarisé, ou l’homme ne connaissait pas encore l’agriculture. Il y a 13 000 ans, les hommes vivaient de la chasse et de la cueillette. Mais le plus surprenant, c’est qu’ils n’avaient aucune connaissance de l’art architectural.
Ces faits sont en contradiction avec le site de Göbekli Tepe, ce qui fait de lui, un lieu assez mystérieux. Mais, une récente découverte vient épaissir un peu plus le mystère qui plane au-dessus de cet incroyable site.
Göbekli Tepe, un site archéologique resté inexploré pendant 30 ans
En effet, Göbekli Tepe a été enregistré en tant que site archéologique en 1963. Ce site a été enregistré, suite à la découverte d’une équipe d’archéologue américain.
Cette équipe d’archéologues, menée par Peter Benedict, remarqua plusieurs collines étranges, recouvertes de milliers de silex cassé. Seulement les archéologues n’ont eu ni le temps, ni l’argent pour entamer les fouilles sur le site. Göbekli Tepe, restera ainsi enfoui et inexploré pendant presque 30 ans.
C’est en octobre 1994, qu’un berger du nom de Savak Yildiz trébuche sur une grosse pierre. Cette pierre aux arêtes soigneusement taillées émergeait à peine du sable.
En scrutant les alentours, le berger se rend compte que cette pierre n’est pas la seule. C’est sur cet heureux hasard que des fouilles sur le site de Göbekli Tepe vont être entreprises. Ces fouilles vont mettre à jour le plus vieux sanctuaire connu de l’humanité.
Quelles découvertes révèlent les fouilles de cet étrange site ?
Les ruines de Göbekli Tepe ont révélé plusieurs niveaux s’étalant sur un diamètre de 300 mètres. Installés sur une butte artificielle de huit hectares, ces anciens bâtisseurs ont taillé, transporté et érigé des monolithes en calcaire pour les disposer de manière régulière.
Certaines pierres, disposées en cercle étaient taillés pour former un « T ». Au centre deux autres colonnes identiques atteignent cinq mètres de haut. Le tout aurait servi à soutenir un toit.
Une telle performance architecturale, reste tout juste invraisemblable pour des hommes qui ne disposaient que d’outils primitifs (silex, hache en pierre ou en obsidienne).
De plus, certains de ces mégalithes, en particulier les piliers centraux comportent d’incroyables figures. La plupart de ces dessins représentent des animaux tels que des renards, des lions, des sangliers, des serpents. Mais certains d’entre eux s’apparentent plus à des hommes ou des dieux, selon l’interprétation que l’on en fait.
Avec ses 13 000 ans, Göbelki Tepe s’avère être beaucoup plus élaboré que le site anglais de Stonehenge ou encore Avebury.
Un premier mystère sur Göbekli Tepe.
Une analyse des pierres, nous apprend que les plus anciennes ont été prélevées et taillées autour de la colline.
Cependant, d’autres pierres, considérées comme rares dans la région, ont été retrouvées sur le site. Ces pierres ont vraisemblablement dû être transportées sur de longues distances.
Or, pour transporter ces pierres, il aurait fallu un nombre important d’hommes. Les chercheurs estiment qu’une centaine d’hommes aurait été nécessaire à cet acheminement. Une curieuse organisation, alors qu’à cette période, les groupes sociaux ne dépassaient que très rarement les 25 membres.
Il faut savoir également que le site de Göbekli Tepe, ne dispose pas de foyers ou de fours, ni de silos. Mais en revanche, ses deux niveaux comprennent une concentration anormalement élevée d’instruments de broyage des grains.
De plus, on peut constater il n’y a pas de source d’eau à proximité du site, des citernes ont été repérées sur le plateau calcaire le surplombant, mais leur capacité est de 153 m³, ce qui reste très limité.
Le temple a été délibérément enfoui.
Une autre particularité inattendue et inexplicable sur le site de Göbekli Tepe,a été rapportée par le professeur Schmidt.
« Vers l’an 8000 av-J-C., lors de la transition vers l’agriculture, il s’est passé quelque chose d’étrange. Göbekli Tepe a été enterré non pas par une coulée de boue, mais délibérément. La terre qui recouvre les pierres a été mise par l’homme. Toutes les collines sont artificielles. »
Ce qui représente un travail colossal, avec les moyens techniques dont disposaient les hommes à cette époque.
Alors que l’humanité n’en était qu’à ses débuts, des tribus errantes qui ne connaissaient même pas la poterie, vont soudainement ériger un complexe leur permettant un véritable bond évolutif. Pour finalement, se donner la peine d’enfouir ce lieu d’évolution. Pour quelle raison ?
Par conséquent, Göbekli Tepe est considéré comme un temple mystérieux, qui alimente tous les débats.
Une théorie controversée sur les origines de Göbekli Tepe.
Zecharia Sitchin, un écrivain américain d’origine russe, expose ses différentes théories sur l’origine de l’humanité.
L’auteur va s’appuyer sur les traductions personnelles (controversés par les spécialistes) des tablettes cunéiformes de l’époque prébabylonienne.
Ainsi, il attribue la création de l’humanité aux Annunaki, divinités sumériennes qu’il présente comme étant des extraterrestres. Les Annunaki seraient venus sur Terre pendant la Préhistoire, et auraient été divinisés par les premiers hommes.
La Mésopotamie aurait été la première colonie terrienne de ces visiteurs venus de l’espace.
Ainsi, « le mythe du bétail et du grain » serait le moment ou les Annunaki atterrirent sur notre planète, alors que l’humanité ne connaissait ni l’élevage, ni l’agriculture. Mais les « Dieux » allaient fournir aux hommes les moyens de révolutionner leur existence.

Dieux représentés avec des animaux. Pour Zecharia Sitchin, cette scène représenterai l’apprentissage de l’élevage.
Or, pour Sitchin, c’est à Göbekli Tepe que les dieux venus des étoiles ont livré la connaissance aux hommes, en leur enseignant l’agriculture, l’art de domestiquer les animaux, de polir l’obsidienne et bien d’autres choses…
Chacun se fera sa propre opinion sur cette théorie, mais comme vous vous en doutez l’archéologie « officielle » réfute totalement cette idée.
D’autres sites similaires en Turquie.
Le 27 Avril 2020, un article provenant d’une étude de l’université de Cambridge, nous apprend que Göbekli Tepe ne nous a pas dévoilé tous ses mystères.
L’archéologie officielle a toujours été intriguée par ce site. En effet, une société de nomade à l’aube de l’agriculture a réussi à mobiliser ressources et savoir-faire pour créer le plus ancien temple connu au monde.
«La découverte initiale du site a été une grande surprise et nous montrons maintenant que sa construction était encore plus complexe que nous ne le pensions», explique Haklay, archéologue de l’Autorité israélienne des antiquités et doctorant à l’Université de Tel-Aviv.
Et pour cause, nous savons que ces anciens bâtisseurs ont érigé plusieurs cercles de pierre concentriques. Ces cercles semblent avoir été construits autour de paires de piliers positionnés en leur centre.
Or seuls quatre cercles ont été fouillés, mais des recherches ont montré qu’il existe au moins 15 autres cercles dispersés autour de la colline. Mais ce n’est pas tout, une demi-douzaine de sites similaires inexplorés se trouveraient au sud-est de la Turquie.
En 2020, la découverte d’un motif caché à Göbekli Tepe.
L’étude en question s’est penchée sur les quatre premiers cercles de Göbekli Tepe. Les cercles ont été nommés A,B,C et D comme nous le verrons sur le schéma suivant.
L’hypothèse émise par la plupart des scientifiques et de considérer que ces cercles n’ont pas été construits en même temps. Un projet de construction aussi massif aurait été impossible pour une société de chasseurs-cueilleurs.
Or, l’archéologue Gil Hakley, de l’université de Tel-Aviv a révélé un motif géométrique caché, en particulier un triangle équilatéral, sous-jacent à l’ensemble du plan architectural de ces structures.

L’étude montre que le milieu des poteaux (entourés en violet) des structures B, C, D forment en triangle équilatéral.
L’étude révèle que ces trois points pouvaient être liés pour former un triangle équilatéral presque parfait. Plus précisément, les sommets sont à environ 25 centimètres de former un triangle parfait avec des côtés mesurant chacun 19,25 mètres.
Cette découverte vient directement remettre en cause l’hypothèse tenue jusqu’à présent. Sur ce fait, les archéologues avancent la possibilité, que ces trois cercles ont été planifiés comme une seule unité et éventuellement construits en même temps.
Un modèle de société élaboré.
Ainsi, des milliers d’années avant l’invention de l’écriture ou de la roue, les constructeurs de Göbekli Tepe avaient manifestement une certaine compréhension des principes géométriques et pouvaient les appliquer à leurs plans de construction, conclut l’étude.
La construction aurait nécessité des centaines, voire des milliers de travailleurs et pourrait être prise pour marquer la naissance d’une société plus stratifiée, avec un niveau de sophistication jamais vu auparavant dans des groupes d’agriculteurs sédentaires ultérieurs, explique Gopher, professeur d’archéologie à Tel-Aviv. Université et conseiller de doctorat de Haklay.
La question se pose, quel était le but de ce site ?
Sur cette question Göbekli Tepe fait l’objet de nombreuses spéculations. Mais la plupart des chercheurs s’entendent pour considérer la monumentalité du complexe et la richesse de son iconographie comme la preuve d’un objectif rituel.
Or, jusqu’à présent, les spécialistes pensaient que la sédentarisation et l’agriculture avaient progressivement conduit l’homme à la religion.
Seulement, le site de Göekli Tepe contredit cette théorie, en nous prouvant que la spiritualité précède la civilisation.
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