Le scandale de l’industrie pharmaceutique.
Nous avions abordés l’effet placebo dans un précédent article. Il faut savoir que l’effet placebo est le premier concurrent de l’industrie pharmaceutique. En effet pour qu’un médicament puisse être commercialisé, son efficacité doit être testée et évaluée. Ainsi les résultats obtenus doivent être supérieur à celui d’un traitement existant ou d’un placebo.
Prenons l’exemple du Prozac, ce médicament a été commercialisé en générant un profit supérieur à 2 milliards de dollars annuel au groupe américain Eli lilly.
Le Prozac a été l’antidépresseur le plus vendu au monde, or son efficacité est plus que discutable. Les bénéfices de ces molécules apparaissent minimes, voire inexistants. Pourtant sa mise sur le marché a été autorisé, car l’effet de cet antidépresseur s’est montré que très légèrement supérieur à celui du placebo.
Le professeur Irving Kirsch spécialiste de l’effet placebo dénonce un véritable business caché des antidépresseurs.
En faisant recours à la loi sur la liberté de l’information des Etats-Unis, Iriving Kirsch aurait réussi à se procurer des dossiers du us Food and Drugs Administration (FDA).
Ces dossiers contenaient des données d’essais publiés, mais également d’essais non publiés, car jugés non concluant. Il a découvert que quand toutes les données étaient prises en compte, Le prozac n’était pas plus efficace qu’un placebo.
Découvrir et tester de nouveaux médicaments est un processus lent et de plus en plus coûteux pour l’industrie pharmaceutique.
Et les compagnies pharmaceutiques essaient de gagner le plus d’argent possible avant que son brevet n’expire!!!
Ces compagnies vont consacrer de grosses sommes à la publicité et à la promotion de leurs médicaments. Quitte à enjoliver leurs effets, dans le but de donner une image plus sûr et plus efficace d’un produit qu’il ne l’est réellement.
Pour renforcer leur crédibilité ils n’hésitent pas à offrir de larges récompenses à des scientifiques. De sorte qu’ils signent des articles écrits par des auteurs payés par la compagnie!! Et ils n’hésitent pas non plus à offrir d’autres avantages pour inciter les scientifiques à porter leur nom pour des études qu’ils n’ont même pas menées.
Prenons l’exemple en 2009 où presque 14 000 femmes traitées par une thérapie de substitution hormonale « le Pempro » suite à un cancer du sein. Or quelques femmes ont poursuivi le fabricant, la firme wyeth. Il est apparu lors du procès que nombres d’articles médicaux en faveur de cette thérapie avaient été écrit par une société de communication médicale «design write». Celle-ci écrivait une première ébauche et l’envoyait à wyeth qui donnait ses conseils pour la rédaction finale.
Seulement après l’article était envoyé à l’universitaire qui apparaissait comme son « auteur ». La publication dans les revues académiques n’étant pas considérée comme une promotion, tout ceci est légal!! Et quand vous lisez un article universitaire dans une revue médicale, vous supposez, en toute confiance qu’il a été écrit par son signataire.
L’industrie pharmaceutique exerce également une grande influence sur les gouvernements et le financement public de la recherche médicale.
Ainsi aux états unis, entre 1998 et 2004, ces compagnies pharmaceutiques et leurs associations, ont dépensé plus de 900 millions de dollars en lobbying. Dont 90 millions au financement des campagnes politiques. Au royaume uni la Medecines and Healthcare Products Agency, l’agence qui contrôle et réglemente l’industrie pharmaceutique est financée pas cette même industrie!!
Or ceci pose un réel problème!! En effet, en 2008 l’agence décida qu’à la découverte de preuves récentes, un nouvel avertissement devait être apposé sur les étiquettes de statines, utilisées pour le mauvais cholestérol. Mais aucune action pendant vingt ans et un mois, car l’une des compagnies pharmaceutique n’était pas d’accord avec la formulation du texte.
De ce fait une compagnie a pu retarder la validation d’un message sécuritaire pendant vingt ans et un mois à propos d’un médicament prescrit à plus de 4 millions de personnes. Pour la simple raison qu’elle n’était pas d’accord avec certains mots!!
Parfois les compagnies pharmaceutiques se moquent tout simplement du processus d’accréditation.
Elles n’hésitent pas à mettre t sur le marché un produit, dont son usage n’a pas été approuvé !!
Un cas survenu en 2010 quand la société Astra Zeneca a été condamnée par la justice Américaine. Une amande s’élevant à 520 millions de dollars, pour le marketing hors indication de son produit phare l’antipsychotique Seroquel.
Il avait été autorisé uniquement à court terme pour des crises de schizophrénie et de trouble bipolaire aigu. Mais depuis quelques années AstraZeneca se livrait à une campagne marketing tout autre, en le présentant comme un produit multi-usage. Promouvant son utilisation dans des foyers logement, les hôpitaux ou des prisons.
Mais également pour traiter l’agitation et l’agressivité enfantines, alors que des études cliniques avaient montré des effets secondaires débilitants important !! Cette même compagnie avait reçue en 2003 une amande de 355 millions de dollars pour la vente frauduleuse du Zoladex.
Mais également en Europe, cette même société Astra Zeneca aurait exploité les procédures administratives pour protéger les ventes de son produit vedette le Mopral. Infligé d’un amande « anecdotique » de 60 millions d’Euros qui reste bien inférieur aux 10% du chiffre d’affaire.
Des amandes considérées comme des frais d’entreprise.
Bien que ces amandes soient parmi les plus fortes imposées aux États-Unis par le ministère de la justice. Ces amandes ne représentent que 20% des bénéfices du marketing hors indication. Les firmes évitent toute poursuite criminelle, personne ne fait de prison et ces amandes sont considérées comme des frais d’entreprise.
Il est d’un intérêt certain pour ces groupes pharmaceutiques de vendre autant de médicaments et aussi chère que possible. Même si l’intérêt des patients et de tous ceux qui payent leurs soins est différent. Ce conflit d’intérêt doit être réglementé par les gouvernements, les agences de contrôle indépendant et de chercheurs indépendants.
Malheureusement la mainmise financière sur les agences de régulation et le financement des chercheurs par l’industrie signifient que les sociétés pharmaceutiques ont une influence énorme sur le système médical tout entier. En conséquences elles renforcent sa tendance à faire confiance aux médicaments.
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Source : Réanchanter la science de Rupert Sheldrake