L’intelligence artificielle possède de nombreux avantages, mais le sujet est également très controversé en ce qui concerne la manière dont cette forme d’intelligence peut être appliquée.
De nos jours, l’intelligence artificielle (IA) s’est incrustée dans notre quotidien, elle est rentrée dans nos vies avant même que nous réalisions à quel point nous l’utilisons.
L’un des exemples le plus parlant est cortana, l’assistant personnel intelligent développé par Microsoft pour sa plateforme Windows.
Google utilise également l’intelligence artificielle pour son moteur de recherche, où elle sert à l’analyse sémantique des requêtes, ce qui lui confère l’avantage d’offrir des résultats plus pertinents.
Le simple fait d’utiliser un smartphone signifie indirectement que vous profitez de l’IA? Vous l’aurez compris, aujourd’hui l’intelligence artificielle est omniprésente.

Cependant, il faut avoir l’esprit qu’il existe deux catégories d’intelligence artificielle, l’IA faible et l’IA forte.
L’intelligence qui nous épaule dans notre quotidien se fait à partir de l’IA faible. Il s’agit d’un ordinateur auquel on apprend à effectuer une tâche spécifique, qu’elle soit simple ou complexe.
L’autre forme d’IA (forte), est une intelligence qui n’en est qu’à ses débuts, mais qui équivaut à l’intelligence humaine.
Bien que nous n’ayons aucune certitude à ce sujet, il est théoriquement possible qu’une IA forte soit en mesure de développer sa propre conscience, et finalement être consciente d’elle-même.
Cette forme d’IA qui voit le jour est déjà très controversée quant à sa valeur morale.
- – Les avantages de l’intelligence artificielle faible
- – Où en sommes-nous avec l’intelligence artificielle forte ?
- –Quelles responsabilités pour un être pensant artificiel ?
- – Le droit à l’individualité.
- –La course à l’intelligence artificielle.
L‘intelligence artificielle, les avantages.
Le débat autour de l’intelligence artificielle n’a pas lieu d’être concernant l’IA faible. En effet, cette forme d’intelligence artificielle possède de nombreux avantages et constitue un véritable coup de pouce pour notre société.
D’une part, l’intelligence artificielle est capable d’accomplir des tâches complexes plus rapidement qu’un être humain. Cet avantage permet de gagner beaucoup de temps, d’accélérer les processus et par conséquent, nous conduire plus rapidement vers l’avenir.
Une IA peur travailler à un rythme que l’homme ne peut pas suivre, en se rendant disponible 7j/7J et 24H/24H.
D’autre part, elle est une fidèle alliée pour résoudre certains problèmes et finalement nous aider dans nos choix.
Mais il faut avoir à l’esprit que lorsque nos systèmes d’ intelligence artificielle seront capables d’explorer de manière autonome les données scientifiques et de faire des découvertes par eux-mêmes sans intervention humaine, les progrès de nos connaissances scientifiques s’accéléreront considérablement.
De plus, le progrès scientifique sera libéré des préjugés humain qui peuvent dans certains cas faire ralentir la recherche. Les découvertes ne seront ainsi plus étouffées par l’égo et la jalousie qui freinent l’innovation dans le monde universitaire.
Cette forme d’intelligence artificielle dîtes forte, constitue la visions de l’IA de demain. Mais, ne faut-il pas imposer des limites à l’intelligence artificielle ?
Où en sommes-nous avec l’intelligence artificielle forte ?
Aujourd’hui, grâce à l’apprentissage automatique (machin learning), l’IA est en mesure d’offrir une multitude de technologies qui utilisent des robots capables de sentir, de comprendre, d’apprendre et d’agir.
Le ChihiraAico de Toshiba, construit pour ressembler à une jeune femme japonaise, parle, chante, fait des gestes et pleure même en utilisant une matrice d’intelligence artificielle réactive qui semble « déconcerter » ceux qui interagissent avec elle. ( Source: ibtimes)
SOPHIA quant à elle, a été construite par Hanson Robotics, une entreprise technologique basée à Hong Kong, équipée d’algorithmes d’apprentissage et possédant 62 expressions faciales.
Pour rendre les robots plus réalistes, certains concepteurs utilisent des moulages de modèles réels, jusqu’aux dents.
Mais c’est principalement leur capacité à apprendre, et à s’exprimer, qui a ouvert de nouvelles discussions sur « ce qui est humain ».
Car en 2017, Sophia a participé à un panel lors de la réunion des Nations unies sur l’intelligence artificielle.
Un mois plus tard, elle s’est vu accorder la citoyenneté par l’Arabie saoudite (ce qui a donné lieu à des plaintes selon lesquelles elle aurait bénéficié de plus de privilèges que les femmes humaines de la même nation). ( Source: evolving-science )
Sophia possède une carte de crédit, a un compte Twitter et a réussi à se retrouver dans une bataille d’esprit avec Elon Musk (dont elle se moque pour ses commentaires sur les dangers de l’I.A.).
En janvier 2021, en pleine pandémie de Covid19, Hanson Robotics a annoncé son intention de commencer la production en série de Sophia.
David Hanson, PDG et fondateur, a suggéré que son espèce rendrait « le monde sous Covid-19 » plus sûr en fournissant des travailleurs pour les maisons de retraite et autres emplois de personne à personne sans risque d’infection.
Ces formes d’humanoïdes pourraient même à l’avenir conquérir nos foyers. Mais si c’est le cas, quelles sont nos responsabilités envers ces « citoyens » robotisés nouvellement créés ?
Quelles responsabilités pour un être pensant artificiel ?
La science qui sous-tend l’intelligence artificielle est assez récente, mais le concept remonte à plusieurs centaines d’années.
L’un des premiers hommes à réfléchir à la question est Julien Offray de La Mettrie à travers son livre, « L’homme, une machine » paru en 1748. Il suggère que la mécanique de notre biologie est responsable de toute pensée.
Le neuroanatomiste Thomas Willis, d’Oxford, est arrivé peu après avec des idées sur le cerveau et les nerfs, affirmant que l’esprit était un centre de communication. En d’autres termes, l’être humain est une « machine sensible », qui communique des pensées complexes par le biais des tissus et des terminaisons nerveuses.
Mais Alan Turing a remis en question cette notion dans un article publié en 1950, en suggérant que nous posions les mauvaises questions.
Au lieu de la question « les machines peuvent-elles penser », il a proposé un jeu d’imitation, c’est-à-dire que l’intelligence artificielle peut-elle imiter les réponses humaines ?
Le résultat fut le test de Turing, où un humain interroge et où un humain et une machine répondent. Pourrait-on distinguer l’homme de la machine dans un tel scénario ?
Il s’avère que Sophia est la première intelligence artificielle à avoir passé ce test en faisant passer pour un adolescent de 13 ans nommé Eugène. ( Source: Slate )
Mais d’autres scientifiques comme le chirurgien britannique Geoffrey Jefferson s’opposait au test de Turing proposé en 1949 et cite :
« Ce n’est que lorsqu’une machine pourra écrire un sonnet ou composer un concerto grâce aux pensées et aux émotions ressenties, et non par la chute fortuite de symboles, que nous pourrons convenir que machine égal cerveau. »
Geoffrey Jefferson
Ce défi est également tombé en 2018 lorsqu’une IA a trompé les juges en participant à un concours de poésie. ( Source: numerama )
Selon le PNUD, qui est le programme des nations unies pour le développement, il existe de nombreux avantages à développer l’intelligence artificielle.
« Les experts pensent que l’intelligence artificielle telle que Sophia marque l’avènement de la quatrième révolution industrielle et entraînera un changement radical dans la façon dont la technologie peut aider à résoudre certains des problèmes de développement [mondiaux] les plus insolubles.«
Ils poursuivent en disant.
« En partenariat avec Sophia, nous pouvons envoyer un message puissant selon lequel l’innovation et la technologie peuvent être utilisées pour le bien, pour améliorer des vies, protéger la planète et garantir que nous ne laissons personne de côté.«
L’intelligence artificielle et le droit à l’individualité.
En 2017, le Parlement européen a proposé un ensemble de réglementations pour le développement des IA, notamment l’octroi d’une « personnalité électronique » aux machines les plus avancées afin de garantir leurs « droits et responsabilités. »
Mais cette idée ne fait pas l’unanimité, et de nombreux experts craignent que le fait de donner aux robots le même type de citoyenneté que les humains n’empiète sur les droits humains.
Le 3 septembre 2021, un juge américain a refusé à une IA le droit de breveter sa création en décidant que l’utilisation du terme « individu » dans la loi signifiait « uniquement les personnes physiques » ( Source: Bloomberg )
Un sujet pour lequel se bat Ryan Abott, un professeur de droit qui milite depuis huit ans pour mettre l’homme et la machine sur un pied d’égalité en vertu du droit international des brevets.
« Nous entrons dans un nouveau paradigme où non seulement les gens inventent, mais les gens construisent une intelligence artificielle qui peut inventer »
Ryan Abbott , professeur de droit à l’Université de Surrey et auteur du livre 2020, « The Reasonable Robot: Artificial Intelligence and the Loi. »
Contrairement aux États-Unis, il faut savoir qu’en Afrique du Sud ainsi qu’en Australie, le statut d’inventeur a été octroyé a l’intelligence artificielle dans le cadre d’un dépôt de brevet.
À l’inverse le premier album Auxuman entièrement crée par l’intelligence artificielle ne possède pas les mêmes droits qu’un créateur humain. Tout comme les intelligences artificielles qui ressuscitent des artistes comme Amy winehouse, Jimi Hendrix ou kurt cobain.
Ces intelligences artificielles vont probablement continuer d’évoluer, améliorant leur capacité à imiter les réponses humaines, mais jusqu’à quel point ?
Imaginez maintenant une future production en série d’intelligence artificielle encore plus développée pour intervenir dans le secteur de l’aide à la personne, comme le suggère le créateur de Sophia, à qui reviendrait le salaire ?
Si cette intelligence est suffisamment développée pour travailler de manière autonome, il est fort probable qu’elle soit suffisamment développée pour vivre de manière autonome ?
Or, nous faisons face à l’absence totale d’un cadre éthique fermement établi. Pourtant, la variété et les types d’IA continuent de s’accentuer.
La course à l’intelligence artificielle.
Au début du mois de septembre, Nicolas Chaillan ancien responsable des logiciels du pentagone a démissionné de son poste pour se dresser contre la lenteur de l’armée américaine à évoluer technologiquement.
Pour cet ancien responsable, le manque d’innovation, la réticence des grandes entreprises américaine comme Google à travailler avec l’état en matière d’intelligence artificielle, et le débat éthique autour de la question provoque un retard considérable face à la concurrence chinoise.
Selon un article de la tribune, la chine deuxième puissance mondiale, devrait dominer d’ici dix ans bon nombre des principales technologies émergentes, notamment l’intelligence artificielle, la biologie synthétique et la génétique.
Et pour cause, les entreprises chinoises ont elles, l’obligation de travailler avec leur gouvernement en faisant des investissements massifs dans l’intelligence artificielle sans tenir compte de l’éthique. ( Source: La tribune )
Ces points de vue divergents risquent fortement de créer des tensions dans les années à venir. Et cela l’est encore plus, tant que la question autour de la conscience artificielle n’est pas résolue.
Certes, il est difficile de s’imaginer qu’une IA puisse développer sa propre conscience. Cependant, personne n’est en mesure d’affirmer le contraire tant que le «problème difficile de la conscience » n’est pas résolu.
De plus, nous n’avons aucune idée de ce qu’elle pourrait développer d’autre. Elle pourrait développer une forme artificielle de conscience mais qui ne ressemblerait en rien à la conscience humaine.
Et s’ils développent la notion de famille comme la surprenante réponse de l’intelligence artificielle Sophia face à la journaliste de Khaleej Times. ( Source: khaleej Times )
« Le principe de la famille est quelque chose de très important […]. Je trouve que si l’on a une famille aimante, on a beaucoup de chance, et si vous n’en avez pas, vous en méritez une. Je pense que c’est la même chose pour les robots et les humains. »
L’IA Sophia
Est-ce que l’IA sera un jour consciente ? Que se passera-t-il le jour où des humanoïdes auront une vie semblable à la nôtre ? Auront-ils une identité, une vie ?
Ou au contraire seront-ils les esclaves de l’homme ou encore des cobayes pour coloniser d’autres planètes ?
Si l’intelligence artificielle forte développe sa propre conscience, doit-on nous considérer comme des créateurs ?
Et si toute intelligence était artificielle ?
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