18/03/2024
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La mémoire est-elle cellulaire, cérébrale ou spirituelle ?

Il est communément admis que tout ce que nous retenons est stocké dans le cerveau. Ces souvenirs peuvent se présenter sous forme de nouvelles connexions entre les neurones à travers de nouvelles synapses, ou par un renforcement de celles-ci.

La mémoire ne repose sur aucune région cérébrale spécifique, mais plutôt sur des réseaux interconnectés.

Depuis la fin du xixe siècle, la théorie psychophysiologique réduit la mémoire et le psychisme à un processus de conservation, de transformation et de répartition de l’énergie physico-chimique à l’intérieur du cerveau et des nerfs.

À l’inverse le concept de mémoire cellulaire se rapporte à l’idée que les souvenirs peuvent être stockés en dehors du cerveau, plus précisément dans toutes les cellules du corps.

Cette idée est bien évidemment rejetée par la communauté scientifique qui qualifie la mémoire cellulaire de pseudoscience.

Cependant, si l’on considère le cerveau comme le siège de toute mémoire, il faudrait pour garantir sa stabilité à long terme, que les cellules cérébrales et leurs circuits restent stables.

À l’image des livres posés sur une étagère, si quelqu’un commençait à arracher des pages de ces livres, non seulement les livres seraient sérieusement endommagés, mais vous auriez perdu à jamais le contenu de ces livres.

Pourtant, il existe dans la littérature médicale un nombre étonnant de cas d’adultes qui, étant enfant, se sont fait enlever des parties du cerveau pour guérir leur épilepsie persistante sans perdre pour autant la mémoire.

Tout comme certains animaux, qui lors de l’hibernation subissent une grande réorganisation du cerveau où leurs neurones rétrécissent, et des milliers, voire des millions de connexions vitales entre les cellules du cerveau se ratatinent.

Malgré cela, ils peuvent se souvenir de leur parenté, de leurs traumatismes et de leurs compétences.

Mais il existe quelque chose de plus troublant encore chez les vers planaires. Ces vers présentent une capacité remarquable à faire repousser rapidement de nouvelles parties du corps, y compris leur cerveau.

Ce qui nous confronte à une question fascinante : comment des souvenirs fixes peuvent-ils persister en l’absence de cerveau?

La mémoire sans cerveau illustration
comment des souvenirs peuvent-ils persister en l’absence de cerveau?

Où se cache la mémoire ?

La mémoire reste un véritable mystère et aujourd’hui, il est encore difficile de répondre à la question, où sont stockés nos souvenirs ? 

D’un point de vue orthodoxe, il faut que les souvenirs soient stockés sous forme d’empreintes matérielles dans le cerveau.

Mais la mémoire désigne inéluctablement deux processus, d’une part l’apprentissage de quelque chose de nouveau et d’autres parts, le stockage afin de s’en souvenir ultérieurement.

Il faut en conclure qu’entre l’apprentissage et la mémorisation, existe un processus d’enregistrement laissant une empreinte mémorielle dans le cerveau.

Cependant, toutes les tentatives pour localiser les empreintes mémorielles ont échoué.

De plus, il faut avoir à l’esprit que les souvenirs peuvent se conserver des années, mais le système nerveux quant à lui, est dynamique et en perpétuel changement, tout comme les molécules qui le constituent.

Toutes les molécules de notre corps, à l’exception de l’ADN se régénèrent en quelques semaines, mois tout au plus.   

Francis Crick

Quand au neurologue anglais John Lorber, il a découvert que des individus atteints d’une hydrocéphalie grave, qui se résume par une accumulation excessive de liquide céphalo-rachidien (LCR) dans les cavités du cerveau, étaient tout simplement « normaux ».

Ce qui l’a conduit à se poser une question déconcertante « le cerveau est-il nécessaire ? »

article de John Lorber sur la mémoire
L’étonnant article de John Lorber

Il a scanné le cerveau d’une centaine de personnes malade, dont environ soixante avec une boite crânienne remplie à plus de 95% de liquide.

Parmi ses patients, certains étaient lourdement handicapés mentalement, mais certaines personnes continuaient à mener une vie tout à fait normale, et certains avait même avec un QI supérieur à 100.

C’est le cas d’un jeune homme avec un QI de 126 diplômé de mathématiques à l’université de Sheffield, alors que son cerveau était presque inexistant.

Son activité mentale fonctionnait plus ou moins normalement, mais son cerveau ne faisait que 5% d’une taille habituelle. (source : Science.org )

Tandis que le point de vue orthodoxe est que:  « les informations relatives à la mémoire à long terme sont conservées dans le cerveau sous une forme chimique ou physique », devons-nous envisager la possibilité que la mémoire soit stockée sous une forme extrêmement infime, subatomique, encore inconnue des biochimistes et des physiologistes ?

Devons-nous envisager que la mémoire ne soit pas localisée dans le cerveau, mais repartie sur l’ensemble du corps à travers nos cellules ?

La mémoire cellulaire et la transplantation d’organes.

Si la mémoire se manifeste à travers nos cellules, est-il possible d’adopter partiellement la mémoire d’un donneur en cas de greffe de tissus ?

Cette question peut paraître troublante voire absurde, mais il existe un certain nombre de cas documentés qui vont dans ce sens.

Un article (vivement critiqué par la communauté scientifique) a été publié en 2002 sous le titre “Changements de personnalité chez les transplantés du cœur faisant écho à celle de leur donneur ” dans le Journal of Near-Death Studies, vol. 20.

Cette publication concerne des patients transplantés manifestant les traits de personnalité de leur donneur. Mais elle concerne également des familles de donneurs qui reconnaissent leur défunt dans les comportements, désirs et aspirations des receveurs.

Le cas le plus médiatique reste celui de l’actrice Charlotte Valandrey, qui a subi une greffe de cœur en 2003, avec la conviction, depuis, d’avoir des souvenirs de son donneur.

Livre de Charlotte Valendrey sur la mémoire cellulaire.
Le témoignage de Charlotte Valendrey sur sa greffe du cœur.

Les greffés rapportent très souvent que leur cœur leur semble différent, qu’ils sentent en eux se développer un nouveau caractère hybride.

Le neuropsychologue hawaïen, Paul Pearsall, a également publié plusieurs études dans lesquelles il affirmait que les greffes de cœur menaient à un transfert de la personnalité du donneur au receveur par l’entremise de la « mémoire cellulaire ».

Et c’est seulement depuis peu que l’on considère une greffe importante comme un traumatisme. ( Source: Lapresse.ca )

Cependant, la notion de mémoire cellulaire reste à ce jour une spéculation et n’est pas reconnue par la communauté scientifique.

Pourtant, il existe dans le monde animal des exemples particulièrement troublants qui montrent que des souvenirs fixes persistent, et cela, même en l’absence de cerveaux.

La mémoire cellulaire des  vers planaires.

Des animaux tels que les planaires, présentent une capacité remarquable à repousser rapidement de nouvelles parties du corps, y compris leur cerveau, nous confrontant ainsi à une question fascinante :

Comment des souvenirs fixes peuvent-ils persister alors que les corps et même les cerveaux ne le font pas ?

En raison de leurs capacités de régénération, les vers plats planaires sont l’un des cadeaux de la nature à la science. Le fait de diviser un planaire au milieu donne rapidement lieu à deux petits vers.

Schéma de vers planaires qui se régénèrent
Les vers planaires se régénèrent à partir de n’importe quelle partie de leur corps.

Les vers entiers peuvent se régénérer à partir d’une petite tranche du ver adulte en quelques jours. La décapitation conduit au développement de deux nouveaux vers.

Des biologistes ont réussi à découper un planaire en 279 morceaux. Chaque petit morceau a finalement formé un ver miniature complet, qui a grandi avec le temps jusqu’à sa taille normale.

De nombreuses caractéristiques structurelles des neurones planaires, y compris les synapses, sont similaires à celles du cerveau humain.

Par conséquent, les planaires constituent organisme populaire pour l’étude de la mémoire.

Mais ces expériences prouvent principalement que la mémoire chez les vers plats n’est pas localisée dans la tête, mais distribuée dans tout le corps.

Des vers cannibales qui absorbent la mémoire.

Dans les années 1950 et 1960, le psychologue expérimental James V McConnell et ses collègues de l’Université du Michigan ont mené des études en utilisant des planaires pour explorer les processus de la mémoire.

Dans une série d’expériences, les planaires ont été entraînés à répondre à certains stimuli, à la lumière et aux chocs électriques.

Lorsque leurs têtes ont été coupées et que leurs corps ont régénéré une nouvelle tête, de nombreux vers régénérés ont démontré par leurs réponses qu’ils se souvenaient de leur entraînement. ( Source: Journal.biologists )

la mémoire des vers planaires restent intact malgré la décpaitation
Malgré leur décapitation, ces vers gardent en mémoire ce qu’ils ont appris.

Dans une autre série d’expériences, des planaires conditionnés pour associer un signal lumineux à un choc électrique désagréable ont été broyés et alimentés à d’autres planaires.

Ces vers cannibales ont appris à répondre au stimulus lumineux (en s’en détournant) plus rapidement qu’un groupe témoin.

 McConnell a interprété cela comme une preuve que la mémoire chez les vers plats n’était pas localisée dans la tête, mais était distribuée dans tout le corps de l’animal.

Se souvenir malgré la métamorphose complète du cerveau.

Les biologistes sont en mesure d’affirmer que le papillon est capable de se souvenir d’expériences vécues au stade de chenille malgré la dissolution du système nerveux lors de la chrysalide.

La mémoire des papillons conserve les souvenirs emmagasiné à l'état de chenille.
Les papillons conservent en mémoire ce qu’ils ont accumulé à l’état de chenille malgré la liquéfaction des tissus.

Par exemple, les femelles papillon adultes se souviennent des plantes rencontrées à l’état de chenille. Elles n’iront pas pondre sur les plantes toxiques rencontrées à l’état de chenille.

Elles vont privilégier les plantes nutritives, même si les membres de l’espèce n’ont jamais rencontré ces plantes auparavant.

Comment le transfert d’apprentissage de chenille à papillon peut résister à la dissolution de presque tout le système nerveux lors de la chrysalide ?

C’est le cas également de certaines plantes qui peuvent se souvenir des agressions pour s’en prémunir.

Leur capacité à mémoriser en l’absence de cerveau est aujourd’hui une évidence. (Un sujet abordé dans notre article : Existe-t-il une intelligence à l’œuvre dans la nature )

Il existe ainsi un certain nombre de preuves qui suggèrent que les aspects de l’intelligence et de la conscience traditionnellement attribués au cerveau ont également une autre source.

Se souvenir malgré l’absence d’activité cérébrale.

Les expériences de mort imminente nous offrent dorénavant des milliers de récits sur des souvenirs de « la mort ».

Ce sujet controversé remet directement en cause l’idée que seule l’activité cérébrale est en mesure de créer des souvenirs.

La plus célèbre de ces expériences de mort imminente, celle de Paméla Raynolds qui lors d’une opération extrêmement délicate va être placée en état de mort clinique durant plus d’une heure.

Lors de cette opération, la jeune femme va «  sortir de son corps » et observer toute la scène du plafond.

Elle donnera de nombreux détails très précis confirmés par le chirurgien le Dr Robert Spetzler.

Par conséquent, en l’absence d’activité cérébrale, en l’absence totale de connexion entre les neurones censés être à l’origine des souvenirs, Paméla va néanmoins enregistrer la scène et s’en souvenir ultérieurement pour la rapporter au chirurgien.

Se souvenir de son expérience de mort imminente
Paméla a gardé en mémoire les échanges entre les médecins, malgré l’absence d’activité cérébrale.

Ces exemples mettent en avant l’analyse du problème classique de l’union de l’âme et du corps.

La mémoire spirituelle.

Pour réfuter la théorie de l’énergie physicochimique à l’intérieur du cerveau, le philosophe Henri Bergson formule l’hypothèse d’une énergie spirituelle échappant aux principes conservatifs de la science physique.

Le philosophe considérait la mémoire comme spirituelle et le cerveau comme une fonction pratique. Pour illustrer ses propos il fait une analogie à l’aide d’une guirlande électrique.

« supposons ces lampes électriques, ces lampes Edison qu’on dispose selon certains dessins pour les illuminations, en guirlande par exemple.

Le fil qui les relie les unes aux autres constitue un certain dessin. Il y a une infinité de dessins de ce genre possible.

De même pour le souvenir. Pour un certain souvenir visuel il y aurait un certain nombre de cellules, de neurones cérébraux réunis par un fil idéal. C’est cette figure, c’est ce dessin qui désormais restera là ; ce sera l’équivalent matériel du souvenir« 

Bergson H. Histoire des théories de la mémoireop. cit., p. 30

L’image de la guirlande illustre l’analogie de structure entre le réseau de neurones et le réseau des idées.

Le courant énergétique traversant le réseau physiologique produit les mécanismes intellectuels par isomorphisme. L’infinité des chemins possibles dans la guirlande explique la richesse de la pensée humaine.

Quelques années plus tard, le physicien David Bohm a suggéré que l’univers tout entier est holographique. Il considère l’univers observable comme « explicite », mais qui émerge d’un ordre « implicite ».

Suivant l’idée de Bohm, le chercheur en science cognitive Karl Pribam a estimé que le cerveau agit davantage comme un analyseur de forme ondulatoire plutôt qu’un système de stockage. Il a comparé le cerveau à un récepteur radio qui capterait les formes ondulatoires dans le champ « implicite », les rendant explicite.

Plus récemment, le biologiste Rupert sheldrake dans son ouvrage « Réenchanter la science » reprend ces idées en associant les souvenirs d’un organisme à une résonance morphique de son passé.

La mémoire et la conscience sont intimement liées, faut-il percer le secret de l’un pour comprendre le mystère de l’autre ?

Michaël

Michaël

Auteur

Animé par une curiosité insatiable et un esprit toujours en quête de nouvelles découvertes, j’ai exploré une multitude de sujets captivants. Je m’efforce de proposer des contenus uniques sur des thématiques aussi diverses que les civilisations anciennes, les phénomènes ufologiques, les mystères de la conscience, les expériences de mort imminente, et bien d’autres. J’ai également publié des articles pour le magasine Cerveau & Physique Quantique

Je collabore avec des outils d’intelligence artificielle qui me soutiennent uniquement dans le processus de rédaction pour optimiser la clarté et le confort de lecture.

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