Le talent est-il inné ou acquis, devons-nous attribuer les capacités extraordinaires d’un individu au hasard, à la génétique, ou est-ce le fruit d’un travail acharné ?
Cette question divise, d’une part il y a ceux qui considèrent que le talent ne s’acquiert uniquement par le travail, d’autres attribuent le talent à la génétique. Tandis que de récentes découvertes octroient le talent, à l’isolant neuronal, la myéline.
Existe-t-il d’autres hypothèses ? Dans cet article, découvrez:
- Le talent est-il inné ou acquis ?
- 10 000 heures pour devenir un génie.
- Le talent inné.
- La corrélation entre la myéline et le talent ?
- Les génies possèdent-ils un don ?
- Les études sur les enfants surdoués.
- Des enfants prodiges qui ont marqué l’histoire.
- Quand le Transhumanisme veut transformer la population en génie.
Le talent est-il inné ou acquis ?
La plupart des scientifiques considèrent que, l’expérience, le talent, le génie, peu importe le terme qu’on le lui accorde, s’obtient par le travail.
Le journaliste Canadien Malcolm Gladwell a publié un ouvrage intitulé « Les prodiges » consacré aux personnes les plus talentueuses de la planète.
Selon ses recherches, et les témoignages recueillis, le talent n’a pas grand-chose à voir avec le succès. Au lieu de cela, c’est la quantité de pratique délibérée qui fait la différence.
La pratique délibérée se résume par une activité, avec un effort conçu pour améliorer la performance cible. La recherche de Gladwell a révélé qu’un minimum de 10 000 heures de pratique délibérée est nécessaire pour devenir un expert de classe mondiale dans des domaines établis.
Son ouvrage s’accompagne de nombreux exemples de sportifs, de musiciens ou autres joueurs d’échecs, ayant atteint le statut d’expert avec la règle des 10 000 heures.
10 000 heures pour devenir un génie.
En avril 2010, Dan Mc Loughlin a pris au pied de la lettre le récit de Gladwell. Ainsi, il a décidé de quitter son emploi, et sans aucune expérience préalable, s’est résolu à effectuer 10 000 heures de pratique au golf. Le projet s’appelait The Dan Plan.
Le défi de Dan, consistait à déterminer dans quelle mesure vous pouvez développer votre talent si vous y mettez tout.
L’important pour Dan n’était pas seulement de faire le projet, mais de le faire correctement. Il y est allé pleinement et a investi tout le temps et l’argent qu’il possédait.
La journée typique de Dan, consistait à rester 4 à 6 heures debout au-dessus d’une balle, en frappant des coups.
Le reste de la journée, il a participé à des activités de soutien, telles que s’entraîner, regarder un film ou lire sur la théorie du swing ou la méditation. Mais seules les heures où il travaillait avec une balle de golf comptaient pour les 10 000 heures de pratique délibérée.
Seulement, alors qu’il approchait de la marque des 6000 heures de pratique, un désastre l’a frappé. Dan a ressenti soudainement une terrible douleur dans le bas du dos.
Ainsi, Dan a découvert qu’il avait une hernie discale dans le bas du dos, ce qui rendait la pratique très douloureuse. Une hernie discale vraisemblablement causée par un trop grand nombre de swings.
Finalement, dans le cas de Dan, il semblerait que le corps humain n’ait pas supporté la règle des 10 000 heures.
Cependant, il faut savoir que la règle des 10 000 heures ne fait pas l’unanimité.
Le talent est-il présent dès la naissance ?
Il est indiscutable qu’un travail acharné porte ses fruits seulement, il semblerait que d’autres facteurs soient liés au génie.
La raison à cela, vient du fait que certains pratiquants deviennent des « experts » bien avant les 10 000 heures.
C’est le cas du Norvégien Magnus Carlsen considéré comme le « Mozart des échecs » qui contredit la règle des 10 000 heures.
Cependant il n’est pas seul, les chercheurs Fernand Gobet et Guillermo Campitelli ont observé une grande variabilité dans le nombre d’heures de pratique chez les experts aux échecs, qui variait d’un peu plus de 700 à 16 000 heures de pratique avant que la personne devienne maître d’échecs. Source ( Gobet, F. et Campitelli, G. 2007 ).
Par ailleurs, une équipe de chercheurs américains a évalué le nombre d’heures de pratique chez 8 nageurs d’élite et 11 nageurs de sous-élite.
Les nageurs d’élite avaient soit gagné une médaille olympique, soit été dans le top 5 mondial. Les nageurs de sous-élite ne remplissaient pas ces critères, mais avaient participé à des concours nationaux.
Le nombre d’heures de pratique moyen, d’environ 7 500 heures, n’était pas significativement différent entre les groupes, ce qui veut dire que les meilleurs nageurs n’avaient pas nécessairement pratiqué plus. ( Source: The role of deliberate practice )
Pourquoi nous ne sommes pas tous égaux face au talent?
La corrélation entre la myéline et le talent ?
De récentes découvertes en neurologie font une corrélation entre l’acquisition de compétence, et la quantité de myéline.
Toutes les aptitudes humaines suivent un même schéma. Ce schéma repose sur de minuscules impulsions électriques acheminées par des chaines de fibre nerveuse.
Or le rôle de la myéline, consiste à envelopper ces fibres nerveuses, et de ce fait, agir comme un isolant autour de ce signal. Par conséquent, la myéline permet d’éviter toutes déperditions d’impulsions électriques, et rend son signal plus fort et plus rapide.
La gaine de myéline permet d’augmenter la vitesse de propagation de l’influx nerveux le long de ces fibres nerveuses, pouvant alors se propager de 10 à 75 m/s. ( Source: wikipedia )
Depuis Darwin, l’opinion communément répandue à propos du talent repose uniquement sur les gènes et l’environnement. Les gènes seraient des cartes cosmiques et l’environnement, le jeu dans lequel elles sont jouées. Source: Le talent code Daniel Coyle.
Seulement, la myéline semble être un facteur supplémentaire sur la question, le talent est-il inné ou acquis ?
Finalement, cette découverte nous apprend que plus vous passez de temps, à envoyer les bons signaux dans vos circuits, et plus vous acquérez de compétences. En d’autres termes, plus vous pratiquer, et plus vous développer de myéline.
Étant donné que nous ne sommes pas tous égaux face à la production de myéline, cela pourrait expliquer pourquoi certains y arrivent plus vites que d’autres.
Il faut savoir que le cerveau d’Einstein, ne contenait pas plus de neurones que la moyenne. En revanche, il avait nettement plus de cellules gliales, responsables de la myéline.
Les génies possèdent-ils un don ?
Si la quantité de myéline joue un rôle majeur dans l’apprentissage, que penser des enfants qui font preuve d’un immense talent dès leur plus jeune âge, qui ne s’acquiert pas par un apprentissage ?
Pour ces enfants, la polémique concernant les 10 000 heures ne s’applique pas. Ainsi, ils réfutent l’hypothèse du talent acquis.
Il faut avoir à l’esprit, qu’il existe deux sortes d’enfants précoces. D’une part les génies liés au raisonnement, à la mémorisation. Ces enfants se distinguent généralement à travers les échecs ou les mathématiques.
La littérature scientifique diagnostique généralement ces enfants comme ayant un développement physique qui se dissocie du développement mental.
D’autres parts, il existe des génies liés à (l’intelligence émotionnelle). Ces enfants expriment leur talent à travers la créativité comme avec la musique ou l’art des domaines n’ayant aucune corrélation avec le QI.
Bien que la myéline joue un rôle essentiel dans l’acquisition du talent, elle n’a aucun lien avec la créativité, l’inspiration, l’intuition.
Ces caractéristiques liées à l’esprit, paraissent comme inné, naturel et associé à la spontanéité. Ces enfants-là nous prouvent que le génie ne s’apprend pas.
« Ce qu’un homme né avec du génie fait de mieux est ce que personne ne lui a montré à faire » Abbé Dubos 1719
Les études sur les génies
La prise en considération des enfants surdoués n’est que très récente puisque celle-ci remonte en 2002. Les chercheurs n’ont que récemment engagé des études dans ce secteur jusque-là négligé.
Cependant, une heuristique généralement acceptée pour identifier les prodiges se résume par:
Un prodige est une personne qui, à l’âge d’environ 11 ans, affiche des compétences d’experts ou une compréhension profonde des principes fondamentaux dans un domaine généralement réservé aux adultes.
Le talent exceptionnel en mathématiques est relativement facile à identifier. En effet la capacité de résoudre des problèmes rapidement ou à un niveau de difficulté élevé, est relativement plus simple à mesurer, que les génies liés à la créativité, à l’émotionnelle.
En effet, le génie créatif, comme l’a été le jeune Mozart est plus difficile à interpréter pour la science. Car cette forme de génie touche à la création, à l’esprit, remettant le débat sur un cerveau récepteur ou émetteur de conscience.
Lorsque l’on qualifie un enfant de prodige ou de génie ; cela est associé a quelque chose d’assez mystérieux, qui n’a rien d’un raisonnement scientifique.
Pourtant, force est de constater, que si l’on soumet un apprentissage délibéré voir intensif à un enfant ordinaire; celui-ci n’atteindra jamais le niveau créatif d’un enfant prodige. Pour quelles raisons ?
Nous avions déjà tenté de répondre à cette question dans notre article sur le syndrome du savant, et sur le fait que ces enfants seraient lié au savantisme congénital. Une aptitude surprenant qui arrive très tôt dans la vie.
Vous pouvez également approfondir la question avec l’article: La résonnance Schuman, l’influence de l’univers sur la conscience humaine
Des enfants aux talents innés qui ont marqué l’histoire.
Le plus populaire, reste l’exemple de Mozart, qui a su jouer une sonate à l’âge de quatre ans. Mais également de composer son premier concert à six ans .
Cependant, Mozart est loin d’être le seul enfant à avoir eu un don.
Giacomo Mayerbeer, possédait à l’âge de six ans le talent pour donner des concerts reconnus.
Le jeune Pépito Ariola, qui, au congrès de psychologie de 1900 jouait et improvisait des airs variés sur un piano à l’âge de 3 ans et demi.
Le professeur Charles Richet prix Nobel de médecine en 1913, déclarera dans son traité de métapsychique, parut en 1922.
» Il a joué devant le roi et la reine d’Espagne six compositions de son invention. Ces compositions ont été notées par un autre. Car lui-même ne connaît pas les notes et ne sait ni lire ni écrire.
Il a imaginé un doigté spécial où il remplace l’octave par des arpèges adroitement exécutés et très habiles
Toutefois, il est certain que, lorsque Pépito se met à improviser, il n’est presque jamais à court. Il trouve souvent des mélodies extrêmement intéressantes qui ont paru plus ou moins nouvelles à des assistants. Il y a une introduction, un milieu, une fin, et en même temps une variété, une richesse de sonorité qui, peut-être, étonnerait même s’il s’agissait d’un musicien de profession, mais alors chez un enfant de 3 ans 1/2 ça devient absolument stupéfiant. »
Le jeune Willy Ferreros qui, à l’âge de 4 ans et demi dirigeait avec facilité l’orchestre des Folies Bergères.
Le 12 août 1873, à 10 ans et 11 mois mourait le jeune Fritz Van de Kerckhove, de Bruges, qui laissait derrière lui 350 tableaux.
Gauss de Brunswick, est issue d’une famille pauvre. Née d’une mère illettrée, qui n’a pas enregistré sa date de naissance.
Elle s’est souvenue que c’était un mercredi, huit jours avant l’ascension, qui a lieu 40 jours après Pâques. Cependant, L’enfant avait réussi à résoudre le puzzle de sa date de naissance. Ce futur astronome et mathématicien, résolvait des problèmes d’arithmétique alors qu’il n’avait que 3 ans.
Cet exemple illustre bien le problème autour de la question, le talent est-il inné ou acquis, car il semblerait que ce ne soit ni l’un, ni l’autre.
William Sidis, de l’État de Massachusetts, est un enfant extraordinaire, il marche à 8 mois, lit le journal New York Times à l’âge d’un an et demi, savait lire et écrire et étudiait le latin à l’âge de 2 ans.
À 4 ans, il parlait quatre langues et à l’âge de 12 ans, il résolvait des problèmes de géométrie, était admis au Massachusetts Institute of Technology, où l’âge d’admission est 21 ans.
Quand le transhumanisme veut transformer la population en génie.
La précocité intellectuelle est un don de la nature que le hasard seul, semble distribué. Mais l’homme dans sa folie du transhumanisme souhaite gouverner la nature.
C’est le cas en chine, où plusieurs centaines de chercheurs s’efforcent à découvrir les gènes de l’intelligence à travers Beijing Génomics institute. Ce projet consiste à séquencer l’ADN à la recherche du gène favorisant l’intelligence. Pour y parvenir, la chine dispose du génome de plusieurs milliers d’hommes dont le QI est supérieur à 160.
Bien que le code pénal l’interdit en France et prévoit des peines allant jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle. Cependant, il n’en est rien en chine, qui a l’intention d’élever le QI de la population à travers Beijing Génomite institute.
Sources: Les prodiges, The Dan Plan, Gobet, F. et Campitelli, G. 2007, The role of deliberate practice, wikipedia, Le talent code Daniel Coyle, le syndrome du savant, Beijing Génomics institute.
N’oubliez pas de partager.