09/10/2023
Michaël
Accueil 9 Civilisations anciennes 9 Quel est le Secret de la Longévité des Structures Antiques?

Quel est le Secret de la Longévité des Structures Antiques?

Vous êtes intéressé par les civilisations anciennes et leur prouesses architecturales ? Vous pourriez être surpris d’apprendre que les matériaux de construction, utilisés par des civilisations comme les Romains et les Mayas, offrent des enseignements précieux dans la domaine de la construction pour un avenir plus durable.

La Robustesse des Monuments Anciens : Une Leçon de Durabilité

Des Édifices qui Défient le Temps

Lorsque nous parlons de robustesse et de durabilité en architecture, il est impossible de ne pas évoquer les monuments anciens qui ont résisté à l’épreuve du temps. Prenons l’exemple des Pyramides de Gizeh en Égypte, construites aux alentours de 2580-2560 av. J.-C. Ces structures majestueuses ont survécu pendant près de 4 500 ans et demeurent l’un des plus grands mystères architecturaux de l’humanité. Ou encore les temples hindous de Kailasa en Inde, érigés entre 950 et 1050, qui continuent d’émerveiller les visiteurs par leur complexité et leur finesse.

Une Comparaison Édifiante

En comparaison, de nombreux bâtiments modernes semblent avoir une durée de vie beaucoup plus courte. Par exemple, le béton, qui constitue une grande partie de notre environnement bâti moderne, a généralement une durée de vie de 50 à 100 ans. Des structures comme les stades, les ponts et même certains gratte-ciels construits dans les années 1950 et 1960 sont déjà en train de montrer des signes de vieillissement et nécessitent des rénovations coûteuses ou même une démolition complète.

Pourquoi les constructions anciennes sot-elles si resistantes

En 2007, L’Ordre des architectes a rappelé que « les constructions doivent être pensées dans le long terme »

Pourquoi les constructions Anciennes sont elles plus résistantes ?

Ce contraste frappant entre la durabilité des anciens monuments et la fragilité relative de nombreuses constructions modernes nous pousse à nous interroger. Qu’est-ce qui confère à ces structures anciennes leur incroyable longévité ? Est-ce la qualité des matériaux de construction anciens, l’ingéniosité des techniques de construction, ou une combinaison des deux ? Et plus important encore, que pouvons-nous apprendre de ces chefs-d’œuvre du passé pour améliorer la durabilité de nos propres constructions ?

L’Ingénierie Inverse des Matériaux de Construction Anciens : Une Révélation Étonnante

L’étude des matériaux de construction anciens a souvent recours à l’ingénierie inverse pour déchiffrer les secrets de leur longévité exceptionnelle. Ce processus d’investigation a mis en lumière une liste surprenante d’ingrédients qui étaient couramment intégrés dans les structures anciennes. Bien au-delà des éléments de base comme la pierre ou le bois, les constructeurs de l’époque utilisaient une variété de matériaux inattendus, tels que l’écorce d’arbre, les cendres volcaniques, le riz, la bière et même l’urine.

Des Compléments Inattendus aux Propriétés Fascinantes

Ces ingrédients insolites ne sont pas simplement des ajouts fantaisistes ; ils semblent jouer un rôle crucial dans la durabilité et la résilience des structures. Par exemple, l’écorce d’arbre et les cendres volcaniques pourraient contribuer à la résistance aux éléments, tandis que le riz et la bière pourraient avoir des propriétés liantes qui renforcent la structure au fil du temps. Plus étonnant encore, certains de ces matériaux semblent doter les constructions d’une capacité à « guérir » les fissures lorsqu’elles se forment, un peu comme un organisme vivant.

La Longévité des Matériaux de Construction de l’Antiquité : Un Modèle à Suivre ?

Une récente étude publiée sur les matériaux de construction de l’antiquité nous apprend que certains bétons romains ont non seulement résisté à l’épreuve du temps, mais semblent également posséder une capacité d’auto-réparation.

Admir Masic, ingénieur en génie civil et environnemental au MIT, propose que cette propriété unique pourrait être attribuée à des morceaux de chaux dispersés dans le matériau, plutôt qu’à un mélange homogène. Lorsque des fissures apparaissent, l’eau s’infiltre et active ces poches de chaux, déclenchant de nouvelles réactions chimiques qui réparent les zones endommagées.

« Depuis que j’ai commencé à travailler sur le béton romain, j’ai toujours été fasciné par la présence de ces morceaux, avoue Admir Masic. « Ils ne sont pas présents dans le béton moderne, alors pourquoi l’étaient-ils dans l’ancien ? »

Le Rôle des Matériaux Volcaniques : Une Autre Perspective

Marie Jackson, géologue à l’Université de l’Utah, propose une autre explication fascinante. Selon elle, la longévité exceptionnelle du béton romain pourrait être due aux matériaux volcaniques spécifiques que les constructeurs romains intégraient dans leurs mélanges. Ces matériaux, naturellement réactifs, évoluent au fil du temps et permettent de sceller les fissures qui se forment, ajoutant ainsi une autre couche de durabilité au matériau.

Réaction chimique dans le béton Romain

Le béton utilisé par les Romains possède une longévité bien supérieure à celle du béton moderne.

Le Potentiel des Matériaux Anciens pour les Constructions Modernes

Ces découvertes ouvrent un champ de possibilités fascinant pour l’industrie de la construction moderne. Imaginons des bâtiments qui se renforcent avec le temps, ou des infrastructures capables de se réparer elles-mêmes ! Les leçons que nous pouvons tirer de ces matériaux de construction anciens pourraient bien révolutionner notre approche de la durabilité et de la longévité dans l’architecture contemporaine. C’est ce que nous allons découvrir un peu plus loin…

La Résilience des Structures Mayas : Une Leçon de Durabilité

À Copan, un site archéologique maya au Honduras, les structures en calcaire demeurent étonnamment intactes, même après plus de mille ans. Carlos Rodriguez-Navarro, qui a contribué à une étude sur le sujet, révèle que l’ajout d’extraits d’arbres locaux à la chaux pourrait être la clé de cette durabilité exceptionnelle.

Les extraits provenant des arbres locaux chukum et jiote étaient intégrés au mélange de chaux. En reproduisant cette méthode — récolte de l’écorce, trempage dans l’eau, et ajout du « jus » d’arbre obtenu au matériau — les chercheurs ont constaté que le plâtre ainsi obtenu présentait une résistance remarquable face aux dommages physiques et chimiques.

Ces découvertes montrent l’ingéniosité des maçons mayas anciens, qui, grâce à l’utilisation de ressources naturelles locales, ont pu créer des plâtres à la chaux durables qui ont résisté à l’épreuve du temps.

Les mayas utilisaient des écorces d’arbres locaux pour renforcer les strucures en calcaire

Les Matériaux de Construction dans l’Antiquité : Hasard ou Ingénierie réfléchie

Cecilia Pesce, est une scientifique qui étudie les matériaux à l’Université de Sheffield nous invite à réfléchir sur une question cruciale : les techniques de construction anciennes étaient-elles le fruit du hasard ou le résultat d’une ingénierie réfléchie ? Cette interrogation soulève un débat fascinant sur la manière dont nos ancêtres ont abordé la construction. Étaient-ils des artisans ingénieux qui comprenaient les propriétés des matériaux qu’ils utilisaient, ou étaient-ils simplement chanceux, leurs erreurs ayant été effacées par le temps ?

L’Ingénierie Locale en Inde : Une Approche Évolutive

Pour éclairer ce débat, Thirumalini Selvaraj, ingénieur civil et professeur à l’Institut de Technologie de Vellore en Inde, nous donne un aperçu fascinant des pratiques de construction dans différentes régions de l’Inde.

Selon Selvaraj, les constructeurs indiens utilisaient des herbes locales et des sucres non raffinés, comme le jaggery, pour créer des structures résistantes à divers types de dommages environnementaux. Dans les zones humides, des herbes spécifiques étaient utilisées pour aider les structures à gérer l’humidité. Le long des côtes, le jaggery était ajouté pour protéger contre les dommages causés par le sel. Et dans les régions à risque sismique, des « briques flottantes » fabriquées à partir de balles de riz étaient utilisées pour leur légèreté et leur flexibilité.

Les bâtisseurs anciens avaient souvent une approche plus holistique de la construction. Cette sagesse leur permettait d’utiliser efficacement les ressources naturelles locales pour créer des structures durables et adaptées à leur environnement.

maison indienne en balles de riz

La balle de riz est la première enveloppe du grain qui est retirée durant les étapes d’usinage (ou de blanchiment) du riz.

Un Mélange de Chance et de Compétence ?

Les bâtiments anciens qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui sont-ils le fruit du hasard ou le résultat d’une ingénierie réfléchie ? Il est tentant de penser que la réponse réside dans un mélange subtil de chance et de compétence. Après tout, les structures qui ont résisté à l’épreuve du temps doivent leur longévité à une combinaison de facteurs : une conception ingénieuse, des matériaux de construction anciens de qualité, et peut-être même une part de chance. Ce qui est indiscutable, c’est que ces édifices ont des leçons cruciales à nous offrir en matière de durabilité, d’ingénierie et d’adaptabilité — des enseignements qui n’ont jamais été aussi pertinents qu’aujourd’hui, alors que nous cherchons des solutions de construction plus durables.

La Nature Comme Laboratoire d’Essai

Si nous abordons cette question sous l’angle de la « sélection naturelle des matériaux », une autre perspective fascinante se dessine. Les structures qui n’ont pas résisté aux défis du temps et de l’environnement ont tout simplement disparu, laissant derrière elles celles qui ont réussi à perdurer. Dans cette optique, pourrait-on considérer les techniques de construction qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui comme le résultat d’un « processus d’évolution » dans le domaine de la construction ? Cette idée invite à une réflexion plus profonde sur la manière dont les matériaux de construction anciens et les méthodes éprouvées peuvent influencer et enrichir nos pratiques contemporaines.

Adapter les Matériaux de Construction Anciens aux Normes Modernes : Le défi

Bien que ces matériaux de construction de l’antiquité offrent des propriétés fascinantes, il peut être difficile de les transposer directement dans les pratiques de construction modernes. Par exemple, le béton romain, bien qu’exceptionnellement durable, ne serait pas capable de supporter les charges lourdes des gratte-ciels modernes.

Cependant, des chercheurs comme Masic sont en train de développer des projets qui cherchent à intégrer certaines de ces propriétés uniques dans les matériaux de construction modernes.

Un Héritage pour l’Avenir ?

L’étude des civilisations anciennes révèle une maîtrise remarquable des techniques de construction durable, bien avant l’ère industrielle. Leur héritage nous offre une source inestimable d’inspiration et de savoir-faire, pouvant guider nos pratiques contemporaines vers une construction plus respectueuse de l’environnement et durable.

En examinant de plus près les matériaux et les techniques employées par nos ancêtres, nous pouvons aspirer à intégrer une partie de cette résilience et durabilité dans les pratiques de construction modernes.

Redécouverte des Anciennes Pratiques : Un Retour aux Racines avec le Béton Vert

Finalement, notre quête de durabilité et d’innovation en matière de construction, ne ferait-elle pas qu’emprunter les sentiers déjà tracés par nos ancêtres, en redécouvrant et adaptant leurs méthodes éprouvées pour répondre aux exigences modernes. Car ce que l’on considère aujourd’hui comme le béton vert contemporain, partage des similitudes remarquables avec les pratiques anciennes qui ont perduré à travers les âges.  

Voici quelques axes de réflexion :

  1. Durabilité et Résilience :
    • Les matériaux de construction anciens étaient conçus pour durer, un principe que le béton vert embrasse en visant à réduire la nécessité de réparations et de rénovations. Les technologies modernes comme les adjuvants qui améliorent la durabilité du béton sont un écho aux techniques anciennes qui ont permis à des structures de résister au temps.
  2. Utilisation des Ressources Locales :
    • Tout comme les civilisations anciennes, le béton vert valorise l’utilisation des ressources locales. En utilisant des matériaux régionaux, le béton vert minimise l’empreinte carbone liée au transport des matériaux, tout en soutenant les économies locales.
  3. Biomimétisme :
  4. Économie Circulaire :
    • Les principes de réutilisation et de recyclage étaient centraux dans les pratiques de construction anciennes. De manière similaire, le béton vert encourage l’économie circulaire en incorporant des matériaux recyclés comme le verre ou les plastiques, et en assurant que le béton en fin de vie peut être recyclé ou réutilisé.

Il est captivant de voir l’ingéniosité des anciennes civilisations, et vous allez voir que cela s’étend bien au-delà de la construction.

La Terra Preta, Une Technique Ancienne de Gestion Des Sols

Si cet article sur les matériaux de construction anciens et leur pertinence dans notre monde moderne vous a captivé, alors vous serez également fasciné par le mystère de la Terra Preta.

Il s’agit d’un type de sol extrêmement fertile découvert en Amazonie, créé par des techniques anciennes de gestion des sols. Tout comme les matériaux de construction anciens, la Terra Preta est un exemple éclatant de la manière dont le savoir ancien peut offrir des solutions durables aux défis contemporains.

Pour en savoir plus sur ce trésor caché de l’agriculture durable, je vous invite à découvrir notre article sur la Terra Preta. N’hésitez pas à cliquer sur le lien pour continuer votre voyage à travers le génie et l’ingéniosité de nos ancêtres. Le passé a beaucoup à nous enseigner, et la Terra Preta en est un exemple parfait.

Michaël

Michaël

Auteur

Animé par une curiosité insatiable et un esprit toujours en quête de nouvelles découvertes, j’ai exploré une multitude de sujets captivants. Je m’efforce de proposer des contenus uniques sur des thématiques aussi diverses que les civilisations anciennes, les phénomènes ufologiques, les mystères de la conscience, les expériences de mort imminente, et bien d’autres. J’ai également publié des articles pour le magasine Cerveau & Physique Quantique

Je collabore avec des outils d’intelligence artificielle qui me soutiennent uniquement dans le processus de rédaction afin d’optimiser le confort de lecture.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez les 10 plus gros monolithes et mégalithes façonnés par l’homme

Découvrez les 10 plus gros monolithes et mégalithes façonnés par l’homme

Au cœur des civilisations anciennes se dressent des monuments dont l’origine et la construction demeurent enveloppées de mystère. Parmi eux, les monolithes et mégalithes se distinguent par leur taille imposante et les légendes qui les entourent. Ces pierres gigantesques, érigées avec une précision remarquable, défient les limites de notre imagination. Dans cet article j’explore en profondeur les 10 plus gros monolithes et mégalithes de la planète.

Gunung Padang : pyramide ou formation naturelle ? Le débat

Gunung Padang : pyramide ou formation naturelle ? Le débat

Gunung Padang est un site archéologique en Indonésie enveloppé de controverse, se trouvant au cœur d’un débat archéologique. Avec ses mystères enfouis, il met en lumière les différences entre les visions conventionnelles de l’histoire et des théories récentes audacieuses.